2016 : Tour du monde en 5 innovations impressionnantes
Novae vous présente les cinq innovations sociales internationales qu'il ne fallait pas manquer en 2016. Petit tour du monde en cinq projets qui ont marqué l'année 2016. 1- Aux Pays-Bas,...
Voici les initiatives et grandes tendances qui ont retenu l’attention de l’équipe Novae.
1- Startup et grandes entreprises se mobilisent contre le gaspillage alimentaire
Alors qu’au Canada 30 000 tonnes de nourriture comestible sont jetées chaque année, les initiatives visant à réduire le gaspillage alimentaire se sont multipliées cette année. L’économie circulaire – où le déchet de l’un peut devenir une ressource pour l’autre – est adoptée pour combattre le gaspillage alimentaire comme l’illustre Loop, startup lancée à l’été qui utilise les invendus du grossiste en fruits et légumes Courchesne Larose pour les reconvertir en jus pressés à froid. L’esprit de communauté et de partage est aussi une piste de solution comme le montre BonApp qui installait cette année dans des espaces de coworking ses premiers frigos qui permettent d’échanger ou d’offrir des fruits et légumes. De son côté, la jeune entreprise Jarre utilise le design, concevant des objets permettant de conserver les fruits et légumes dans un environnement propice à leur conservation – et sans électricité. Du côté des grandes entreprises, Provigo a amorcé cet automne un projet-pilote avec Ubifood, une application qui permet d’obtenir des rabais sur des denrées alimentaires dont la date de péremption approche, permettant ainsi d’utiliser des produits qui, autrement, sont jetés. Pour sa part, IGA a reconduit son opération À vos frigos, élargissant ces ateliers anti-gaspillage aux entreprises.
Près de 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, mais 22 à 43% ne sont pas recyclées. Plusieurs initiatives ont été lancées en 2016 en vue de recycler ces matières plastiques et autres emballages. C’est le cas de Polystyvert, une PME qui a inventé une solution unique pour recycler le polystyrène, une technologie qu’a adopté Sobeys Québec dans le cadre d’un projet-pilote amorcé en début d’année. Le plastique trouve aussi des débouchés originaux dans le domaine de la mode durable : Rose Buddha, une nouvelle marque québécoise de leggings écoresponsables, a lancé cet automne sa première collection de pantalons de yoga fabriqués en partie avec du plastique recyclé. Une stratégie qui fait écho, à l’international, à la démarche d’Adidas qui lançait mi-novembre ses premières chaussures et chandails composés à 95% de plastiques récupérés dans les océans. Et plutôt que de recycler, certains cherchent à réduire l’utilisation des contenants et autres emballages en plastique. C’est dans cette optique que plusieurs boutiques dites « zéro déchet » ont ouvert leurs portes ces derniers mois, comme les épiceries Loco et Vrac & Bocaux ou le café le 5ème.
Alors que l’innovation sociale et l’entrepreneuriat social se font une place grandissante dans le paysage économique québécois, le réseau de ces nouvelles formes d’entrepreneuriat s’est consolidé au cours de l’année. C’est ainsi qu’a été annoncée, en septembre dernier, la création de la Maison de l’innovation sociale, qui aura pour mission de faciliter la concrétisation des projets à impact social positif. Autre fait marquant, l’installation d’une antenne montréalaise d’Ashoka, l’un des plus vastes réseaux internationaux dédiés à l’entrepreneuriat social qui souhaite ainsi accroître son impact social au Québec. Montréal accueillera également le premier centre d’entreprise sociale Yunus au Canada, organisation qui aide les entreprises à résoudre des problèmes socio-environnementaux, notamment en matière de santé, d’éducation et d’énergies renouvelables. De son côté, Google a lancé la première édition canadienne de son concours Impact Challenge, initiative par laquelle l’entreprise veut dénicher et financer 10 organismes qui, grâce aux technologies, contribuent à rendre le monde meilleur. La Fondation David Suzuki propose quant à elle des bourses de recherche afin d’aider trois jeunes scientifiques à résoudre d’importants enjeux environnementaux. Ces innovations se répercutent aussi au niveau municipal : c’est ainsi que l’arrondissement de Rosemont, à Montréal, annonçait au printemps qu’il souhaitait favoriser le développement de l’économie collaborative sur son territoire telle que la location de stationnements ou l’usage partagé de potagers.
Plus de 200 000 personnes sont en situation d’itinérance au Canada. Dans ce contexte, la STM lançait en janvier un projet-pilote pour redonner du travail aux sans-abri qui fréquentent le métro. De leur côté, Starbucks et la Société de développement social (SDS) organisaient une journée destinée à faciliter l’insertion professionnelle des jeunes. D’ailleurs, la SDS a lancé au courant de l’année deux autres projets innovants en matière d’insertion : Destination Emploi (finaliste de la première édition du concours Mouvement) qui met en contact des employeurs et des organismes de réinsertion en vue d’offrir une opportunité d’emploi à des personnes confrontées à l’itinérance, au décrochage scolaire ou à des problèmes d’addiction ; et Reconnect, une plateforme web qui permet aux personnes itinérantes de stocker numériquement leurs papiers d’identité à une seule et même adresse. Tandis qu’à Vancouver, le Binners’ Project organisait une opération-éclair de ramassage de gobelets jetables afin de valoriser le travail des récupérateurs de déchets urbains.
Le transport électrique et les formes de transports alternatifs ont franchi de nouvelles étapes significatives en 2016. Outre le succès de plus en plus probant de Téo Taxi, la compagnie de taxi 100% électrique, l’électrification des transports a gagné plusieurs jalons. Ainsi, l’entreprise québécoise AddÉnergie lançait en juin un réseau pancanadien permettant aux usagers de recharger leurs véhicules électriques où qu’ils soient : à la maison, au travail ou sur la route. Et l’entreprise prenait également part à un projet lancé par Autobus Lion en vue de concevoir et développer les premiers véhicules lourds 100% électriques. De son côté, l’entreprise de Vancouver Electra Meccanica présentait sa Solo, la première voiture électrique monoplace, tandis que le constructeur français Renault a fait un retour sur le marché canadien en y lançant au printemps une voiture électrique, la Twizy. Le transport durable, c’est aussi des habitudes de consommation différentes : c’est par exemple ce que propose Netlift, une application de covoiturage multimodal qui obtenait en juin un financement de 1,3 millions $.
Repenser la banque et, plus largement, les modes de financement a été au coeur de plusieurs initiatives marquantes en 2016. Début octobre était lancée Impak Finance, une nouvelle banque spécialisée dans l’investissement d’impact, tandis que le sociofinancement poursuivait sa croissance au Québec : La Ruche, lancée l’année dernière à Québec, ouvrait plusieurs plateformes régionales de crowdfunding, notamment à Montréal et en Mauricie. D’ailleurs, l’investissement collaboratif a aussi atteint les organismes à but non lucratif puisque une première série d’émissions d’obligations communautaires a été lancée cet automne. Objectif : soutenir des organismes locaux grâce à l’appel à des investissements privés auprès de la communauté. La finance est aussi un levier de changement et d’innovation sociale comme l’ont montré la Banque de développement du Canada qui se lançait en juin dans la promotion de la certification B Corp ou Fondaction qui annonçait, lors de la COP22, la création d’un fonds de 20 millions $ pour contribuer à la décarbonisation de l’économie.
L’année 2016 marque une arrivée marqué des fablabs et autres «maker spaces» au Québec. Ainsi, à l’instar de 150 autres villes dans le monde, Sherbrooke accueillait cet automne son premier Maker Faire, un événement dédié à la culture Fablab autour d’ateliers et autres conférences sur l’économie collaborative et l’artisanat. A l’été s’est également tenu à Montréal un premier Éco2Fest, un festival de la conception collaborative dans le cadre duquel cinq équipes pouvaient peaufiner et prototyper un projet ayant un impact positif sur leur communauté ou l’environnement.
Si les espaces de travail collaboratif se sont développés au cours des deux dernières années, comme l’illustre notamment le répertoire des coworking réalisé par PME Montréal, on assiste à une certaine spécialisation de ces espaces. C’est notamment le cas de The Food Room, dédié au secteur alimentaire, de L’Esplanade, spécialisé en innovation sociale et qui fêtait en juin son premier anniversaire, et plus dernièrement de Quartier Artisan, le premier accélérateur d’entreprises dédié à l’artisanat, ouvert en novembre à Lac-Mégantic.
Alors que les énergies non renouvelables représentent près de 90% de toute l’énergie produite et consommée dans le monde, plusieurs initiatives ont été lancées en 2016 en vue de stimuler l’adoption d’énergies renouvelables. C’est ainsi que Polytechnique Montréal a inauguré un laboratoire mobile dédié à la géothermie en vue d’en démocratiser l’accès, tandis que la PME québécoise Marmot Énergie déployait son offre de «location» de ses systèmes de géothermie. De son côté, le Technopôle Angus présentait en début d’année une «boucle énergétique», un système d’échange d’énergie entre bureaux et espaces résidentiels afin d’en optimiser le chauffage et la climatisation. D’ailleurs, l’expertise québécoise en énergie renouvelable s’exporte : en septembre, l’entreprise de Sherbrooke Rackam annonçait qu’elle appliquerait pour la première fois aux États-Unis sa technologie de concentrateurs solaires au traitement et à la revalorisation d’eaux usées, alors qu’Enerkem obtenait une certification importante en vue d’exporter son biocarburant en Europe.
L’année 2016 a vu se concrétiser de nombreuses initiatives en matière de verdissement et d’agriculture urbaine. Cet été, le concept de ferme verticale en aquaponie ÉAU a installé un projet-pilote de démonstration au coeur de Montréal, tandis que le Palais des Congrès de Montréal inaugurait un véritable laboratoire d’agriculture urbaine sur son toit , tout comme l’organisme Cuisine collective de Hochelaga Maisonneuve qui se dotait d’un potager urbain sur son toit pour diversifier l’approvisionnement en fruits et légumes de ce quartier considéré comme un désert alimentaire. Le verdissement est aussi un moyen de lutter contre les îlots de chaleurs : à Québec, un projet d’îlot de fraîcheur «comestible» était lancé dans le quartier Saint-Roch, tandis qu’un chemin vert était annoncé dans l’arrondissement Alexandra-Marconi à Montréal pour contribuer à la transformation sociale et environnementale du quartier. À Vancouver, l’agriculture urbaine permet aussi d’utiliser des espace vacants: Sole Food Farms installe des potagers à travers la ville, tout en redonnant du travail à des personnes issues de milieux défavorisés.
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