Plastique et agriculture : des solutions à trouver
Par La Rédaction | 16 octobre 2019 |
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Bâches, emballages, filets d’enrobage…, que faire des plastiques utilisés dans l’industrie agricole?
La question du plastique est un enjeu à traiter sur plusieurs angles et pour la plupart des industries. Certaines organisations, comme l’Université Laval, choisissent de bannir les bouteilles de plastique à usage unique de leur établissement, d’autres se concentrent sur l’évaluation de leur flux de matières dans leurs chaînes d’approvisionnements et participent à l’économie circulaire.
Tout comme de nombreux autres secteurs d’activités, le milieu agricole génère une quantité importante de plastique, souvent à courte durée de vie. Parmi ces plastiques variés figurent notamment les plastiques acéricoles, les petits contenants de pesticides et de fertilisants (moins de 23 litres), les plastiques d’ensilage (balles de foin), les sacs de semences et les filets d’enrobage. La récupération et le recyclage des plastiques d’origine agricole représentent un défi pour plusieurs raisons, notamment le taux de contamination de la matière (par la terre, les roches, les débris végétaux…) et le manque de débouchés locaux et internationaux.
Pour soutenir l’industrie et collaborer au développement de débouchés spécifiques à ces matières, RECYC-QUÉBEC a commandé la réalisation d’une étude sur les plastiques agricoles générés au Québec. Cette étude permet, entre autres, de mettre à jour les connaissances, et surtout, de mesurer l’ampleur du gisement des plastiques agricoles ainsi que leur gestion en fin de vie.
«Environ 20% des plastiques utilisés par les producteurs agricoles
sont actuellement récupérés au Québec.»
Au Québec, les entreprises agricoles génèrent environ 11 000 tonnes de plastiques, tous types confondus, dont plus de 60% se retrouveraient au sud du fleuve Saint-Laurent, soit dans les régions de Chaudière-Appalaches, Montérégie, Bas-Saint-Laurent, Centre-du-Québec et Estrie. À l’heure actuelle, une quarantaine d’initiatives de récupération de plastiques agricoles, offertes principalement par des organismes municipaux, ont été recensées à l’échelle de la province. La grande majorité de ces programmes ne visent toutefois que la collecte des plastiques d’ensilage (utilisés pour enrober les balles de foin rondes ou carrées). On estime qu’environ 20% de l’ensemble des plastiques utilisés par les producteurs agricoles seraient actuellement récupérés au Québec.
Les filets contres les oiseaux ou les insectes sont l’une des nombreuses utilisations du plastique. (photo: Dubois agrinovation)
Afin de favoriser la participation des agriculteurs à la récupération des plastiques agricoles, il est essentiel de tenir compte des réalités territoriales et d’impliquer, en amont du processus, toutes les parties prenantes, incluant les producteurs agricoles et les associations qui les représentent. De cette façon, le choix des modalités de récupération et de recyclage sera mieux adapté aux besoins des agriculteurs et au contexte régional. Actuellement, plusieurs modes de récupération sont mis de l’avant dans les divers programmes, notamment la collecte sélective, les collectes spéciales et les points de dépôt. Il n’y a donc pas de modèle unique pour permettre la récupération des plastiques agricoles en fin de vie.
En tant que référence pour tout ce qui touche à la gestion responsable des matières résiduelles au Québec, RECYC-QUÉBEC souhaite par cette étude améliorer l’état des connaissances au sujet des plastiques issus de ce secteur. L’objectif étant de favoriser une gestion adéquate et respectueuse de l’environnement, de préciser les enjeux liés à leur récupération et à leur recyclage, et de s’inspirer des meilleures pratiques de valorisation adoptées ailleurs au Canada et à l’international.
Jérôme Cliche, agent de développement industriel chez RECYC-QUÉBEC, participera au panel «Consommer moins de plastique: comment mener la transition» lors du Forum Novae – Plastique du 24 octobre. Pour consulter le programme et s’inscrire, cliquer ici.
La rédaction de cet article a été financée par RECYC-QUÉBEC.