POC, le porte-voix des poules urbaines
Par Mickaël Carlier | 17 janvier 2017 |
Entreprise
Après l’apiculture en ville, l’entreprise Alvéole s’attaque aux poulaillers urbains dans le but de sensibiliser les citadins, mais aussi de faire changer la réglementation qui les encadre.
Baptisé POC, pour Production Observation Connexion, ce projet propose un kit de démarrage pour les citadins souhaitant installer des poulaillers dans leur résidence. Pour 1149$, les intéressés deviendront propriétaires de deux poules pondeuses, d’un petit poulailler urbain, de la nourriture et de la litière pour une saison complète, d’un manuel d’information et d’une formation ainsi qu’un accompagnement personnalisé. Une garantie totale de reprise est également possible dans le cas où certains apprentis-éleveurs désirent se raviser.
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Après avoir fondé Alvéole, une entreprise qui œuvre en apiculture urbaine et fait la promotion de la production de miel local, Alex Mclean voit la création de POC comme une suite logique de son parcours entrepreneurial et du développement de son entreprise. « POC s’inscrit dans la continuité d’Alvéole avec cette volonté de sensibiliser davantage la population aux bienfaits de l’agriculture urbaine. Nous avons tendance à voir la ville seulement comme un espace où l’on peut vivre alors qu’il s’agit également d’un lieu où l’on peut produire », explique Alex Mclean. S’inspirant de l’évolution des réglementations dans des villes comme Chicago, Seattle et Portland, où suite à des initiatives de ce type l’élevage de poules a été autorisé, l’entrepreneur souhaite faire de même à Montréal. En effet, hormis la sensibilisation des citadins aux avantages que procure l’agriculture urbaine, l’objectif de POC est de faire bouger la réglementation municipale en faveur des poulaillers urbains: à ce jour, sauf exception, l’élevage de poules est interdit à Montréal.
POC propose un kit de démarrage pour les citadins souhaitant installer des poulaillers chez eux.
« Même si, pour le moment, la ville n’est pas favorable à ce type d’installation, les choses commencent à changer, admet Mclean. Mercier-Hochelaga-Maisonneuve est devenu, à l’été 2015, le premier arrondissement à autoriser la présence de poules sur son territoire alors que Rosemont-La-Petite-Patrie accueille un organisme communautaire qui a des poules depuis 2011. » L’entrepreneur estime que c’est là où POC aura le plus grand impact social. « Nous avons le droit d’avoir des abeilles sur des toits mais pas de poules, c’est quand même assez paradoxal. Nous savons également que c’est très difficile pour un particulier de faire changer les choses à une aussi grande échelle. C’est pourquoi avec POC, nous allons rassembler toutes les personnes qui souhaitent changer ces réglementations et ainsi agir d’une seule voix. »
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Alex McLean
Alex Mclean insiste sur le fait que ces kits de démarrage pour éleveurs amateurs ne sont pas destinés à réaliser une production massive puisque chaque poule donne environ de 8 à 14 oeufs par semaine. « Même si aujourd’hui la réglementation ne nous est pas favorable, je pense que nous allons être soutenus par la Ville : l’élevage de poules représente en effet une activité fédératrice qui peut faire vivre une très belle expérience aux familles montréalaises, et qui peut aussi trouver un écho chez les grandes entreprises, comme nous le vivons en apiculture auprès d’entreprises telles que Desjardins ou Cascades qui mobilisent leurs employés autour d’une activité atypique », estime-t-il.
D’ici le mois d’avril, plusieurs points restent à confirmer, dont notamment le choix du fournisseur de poules pondeuses, le coût du kit additionnel pour la saison hivernale ou encore le service de ramassage des poules offert gratuitement pour les clients qui ne veulent pas les garder l’hiver. « Nous avons déjà reçu un appel de l’arrondissement du Sud-Ouest pour discuter de la réglementation, c’est très excitant et nous avons hâte de lancer la saison. » Rendez-vous au printemps pour découvrir les premières installations.