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Le casse-tête des emballages alimentaires

Par Marie Allimann | 15 octobre 2019 | Recherche

Entre sur-emballage et risque de gaspillage de denrées mal préservées, l’industrie alimentaire doit savoir identifier les meilleures options.

Du suremballage au sous-emballage, peut-on réduire l’empreinte plastique des emballages alimentaires sans compromettre la sécurité des aliments? C’est l’un des défis sur lequel travaille l’Institut de technologies des emballages et du génie alimentaire (ITEGA), un centre collégial de transfert technologique spécialisé dans les emballages et les procédés de transformation et conservation des aliments. «Notre mandat est d’aider les organisations, particulièrement les PME, comme l’entreprise Hydroserre Mirabel pour ses emballages de salades [photo de une], ou Aliments Ouimet Cordon Bleu pour le conditionnement de ses fèves au lard, précise Bruno Ponsard, directeur de l’ITEGA. Nous accompagnons donc à la fois les entreprises qui fabriquent les emballages et celles qui les utilisent dans leur processus d’innovation, et ce à travers la recherche appliquée, le soutien technique et la diffusion d’information et de formation

BPonsard

Bruno Ponsard

L’enjeu des emballages alimentaires est double: si le suremballage constitue un fléau en terme de pollution, notamment plastique, le sous-emballage peut quant à lui compromettre la conservation des aliments et se traduire en pertes alimentaires. Dans les deux cas, le coût environnemental est important. «Le discours sur l’emballage est parfois très alarmiste et il y a une part de vérité là-dedans. Mais il ne faut pas occulter l’utilité de l’emballage: il protège, conserve, permet de transporter, informe et facilite l’usage pour le consommateur. Je ne sais pas si on aura un jour une solution parfaite, mais on est assurément au début d’une grosse vague de changement dans le domaine de l’emballage.»

Ce changement se fait en faveur d’emballages performants et durables, une évolution qui, selon Bruno Ponsard, doit prioriser l’économie circulaire, les innovations et la collaboration entre parties prenantes. «Nous devons aussi bien être capables de recycler des polymères en fin de vie, que d’accélérer les innovations et trouver des alternatives vers des emballages biosourcés, facilement recyclables ou compostables avec des centres industriels capables de les traiter

«Il ne faut pas occulter l’utilité de l’emballage:
il protège, conserve, permet de transporter,
informe et facilite l’usage pour le consommateur.»

L’ITEGA mène ainsi des recherches sur le recyclage des matériaux d’emballage et des solutions alternatives aux emballages plastiques comme les techniques d’enrobage pour supprimer par exemple les pellicules plastiques sur les fruits et légumes. La recherche porte également sur l’intégration de matières biosourcées dans les emballages, où les pistes d’amélioration visent notamment à remplacer des matières premières végétales comme le maïs par des coproduits de l’industrie alimentaire, à l’instar du perméat issu de l’industrie laitière et dont l’acide lactique permet la fabrication de PLA – plastique d’origine végétale composé d’acide polylactique.

Dans ce contexte en ébullition, Bruno Ponsard recommande une meilleure conscientisation des entreprises et des consommateurs sur l’importance d’opter pour les choix les plus durables possibles du moment. Au risque sinon de voir se développer de «fausses» bonnes idées, inefficaces en pratique, telles des barquettes en polymère biosourcé, compostables de manière industrielle alors que les infrastructures pour les traiter sont peu développées sur l’ensemble du Canada et des États-Unis. D’où l’importance pour les entreprises de bien informer elles aussi les consommateurs des efforts qu’elle accomplissent et d’expliquer les raisons de leurs choix. «Les changements ne se font pas du jour au lendemain, et il faut éviter de trouver de solutions dans la précipitation. Il est important ensuite de ne pas s’endormir sur ses lauriers et de continuer à se questionner, de suivre l’évolution des développements afin d’amener d’autres solutions qui auront encore moins d’impact sur l’environnement.»


Bruno Ponsard co-animera la masterclasse «Repenser l’emballage alimentaire» lors du Forum Novae – Plastique du 24 octobre. Pour consulter le programme et s’inscrire, cliquer ici.



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