Plastic Attack, de la contestation à la collaboration
Par Marie Allimann | 9 septembre 2019 |
Organisme
Depuis l’an dernier, le mouvement international Plastic Attack mobilise épiceries et consommateurs à travers le Québec.
Plastic Attack est un mouvement de consommateurs qui lutte contre le suremballage en menant des actions ponctuelles et médiatisées dans les épiceries. Son modus operandi: inviter les consommateurs, au sortir d’une épicerie, au désemballage collectif de denrées suremballées préalablement achetées. L’action consiste à transvaser toutes ces denrées dans des contenants réutilisables à la sortie du magasin et à déposer tous les emballages inutiles dans des chariots d’épicerie pour sensibiliser le public et les commerçants à l’ampleur de leur quantité.
Eva Franc
Née à Bristol en Grande-Bretagne au printemps 2018, l’initiative a rapidement fait des émules, de l’Europe à l’Asie, en passant par Montréal où se tenait la première « plastic attack » d’Amérique du Nord au Provigo Angus en mai 2018. Une dizaine d’actions ont depuis été menées ailleurs au Québec, notamment à Sherbrooke, Laval, Sutton, Drummondville, Québec, Rawdon et Val-David. Le tout est déployé sur la base d’une feuille de route rédigée par l’équipe montréalaise de Plastic Attack pour faciliter l’organisation de ces actions à la façon québécoise.
Car si l’objectif du mouvement est commun à toutes les régions du monde, les méthodes peuvent se distinguer d’un endroit à l’autre. «Notre démarche est pacifique et vise à trouver des solutions avec les épiceries, si possible en amont de l’action prévue», indique Eva Franc, co-initiatrice de Plastic Attack Montréal. Ainsi au Québec, contrairement à certaines actions en Europe, Plastic Attack avise préalablement les gérants d’épicerie de sa visite pour les inviter à coopérer et ouvrir la discussion sur les moyens de réduire des emballages inutiles; une discussion que motive fortement d’ailleurs la présence des médias invités sur place.
L’ambition est de tisser des liens avec les commerces québécois et de suivre leurs améliorations, quitte à les relancer au besoin, voire les mettre en contact avec des experts en transition écologique. L’Intermarché Boyer, où a eu lieu la deuxième «plastic attack» montréalaise, en est un parfait exemple: «Nous sommes en contact régulier avec son gérant qui joue la transparence et amorce une transition vers une réduction des déchets à la source.» Diminution du prix de vente des sacs réutilisables, suppression imminente des sacs de plastique aux caisses ainsi qu’aux rayons fruits et légumes, les mesures adoptées par cette épicerie répondent aux attentes de ses clients qui, pour 98%, approuvent le retrait des sacs, selon un sondage effectué aux caisses.
Objectif de Plastic Attack: réduire les emballages.
Des changements qui sont d’ailleurs de plus en plus visibles dans d’autres commerces, à l’instar des Métro et IGA qui depuis peu offrent à leur clientèle la possibilité d’utiliser des contenants réutilisables pour emballer des produits frais. «Même s’il reste encore beaucoup de choses à changer, ces améliorations sont positives.» C’est d’ailleurs dans cette optique que Plastic Attack Montréal participait, à l’invitation du Provigo Angus, à une table de travail réunissant différentes grandes bannières d’épicerie pour réfléchir à des solutions de réduction des emballages à court et moyen termes. Pour l’heure, la sensibilisation sur le suremballage à travers les médias et les réseaux sociaux reste une priorité pour Eva Franc, qui compte par ailleurs organiser une nouvelle action en épicerie au courant de l’automne.
Eva Franc participera au panel «Comment bâtir des collaborations gagnantes» lors du Forum Novae – Plastique du 24 octobre. Pour consulter le programme et s’inscrire, cliquer ici.
Avec ou sans emballage.