Steve Hamel, spécialiste en biodiversité urbaine
Par Marie Allimann | 16 septembre 2020 |
Métiers
Sa mission: mettre en valeur et stimuler les initiatives en faveur d’une plus grande biodioversité dans nos villes.
« La biodiversité urbaine, c’est la manière dont un milieu urbanisé peut contribuer à maintenir l’ensemble des liens écosystémiques dans un environnement », explique Steve Hamel, spécialiste en biodiversité urbaine auprès du programme Québec du Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada). Conservation d’arbres morts en guise de micro-habitats pour la faune locale, utilisation de la phytoremédiation pour réhabiliter d’anciens sites industriels, introduction d’un éco-pâturage, mise en valeur d’un marais ou plantation d’un champ d’asclépiades pour favoriser le cycle vital du monarque en pleine ville… sont autant d’exemples qui illustrent cette nouvelle préoccupation pour la conservation de la biodiversité urbaine.
« Mon rôle consiste à mettre en lien les acteurs œuvrant pour la préservation et l’amélioration de la diversité biologique en milieux urbain et péri-urbain, qu’ils soient citoyens, ONG, entreprises privées, organisations institutionnelles ou académiques.» L’objectif est de créer un réseau favorisant le partage de connaissances sur les meilleures pratiques de valorisation de la biodiversité en ville à travers Biopolis, une plateforme qui récence les initiatives en biodiversité urbaine au Canada. « L’éventail des projets présentés est large, il inclut même des projets de jardinage de plantes non indigènes puisqu’on considère que c’est un premier pas pour sensibiliser les citoyens à la nature ».
Et pour Steve Hamel, l’enthousiasme des citoyens est sans aucun doute sa plus grande satisfaction : « c’est de pouvoir les mettre en contact par exemple avec des chercheurs qui ont une expertise en lien avec leur projet de verdissement de quartier, et de voir que pour ces citoyens, leur projet n’est pas seulement un rêve mais qu’il peut se concrétiser grâce au partage des connaissances sur Biopolis ».
Au quotidien, Steve Hamel recherche via Internet des initiatives dans les villes des différentes provinces. Le but est d’entrer en contact avec les porteurs de ces projets pour mieux comprendre leur démarche et les inviter sur la plateforme Biopolis. «Il arrive aussi qu’on me pose des questions ou qu’on me soumette des projets auxquels ma compétence en biologie me permet d’apporter des suggestions ou de mieux orienter les projets pour favoriser le maintien d’une certaine biodiversité en ville ». Enfin, outre des visites sur le terrain, Steve offre des webinaires de sensibilisation et d’éducation à la biodiversité urbaine.
Passionné de nature depuis son plus jeune âge, Steve s’est spécialisé en technique de l’aménagement de la faune au Cegep avant de compléter sa formation par un baccalauréat en écologie. Travailleur autonome avant même la fin de ses études, Steve réalise des inventaires écologiques un peu partout à travers le Canada pendant près de 30 ans. « J’ai pu observer pendant tout ce temps l’urbanisation croissante dans la vallée du Saint-Laurent et son impact sur la biodiversité. Je voulais apporter quelque chose à la biodiversité urbaine et le poste que j’occupe actuellement est un peu comme s’il avait été fait pour moi ».
Sa compétence naturaliste est d’ailleurs une force dans ce métier. « Elle permet de bien cerner les projets qui touchent la biodiversité de façon positive. Je pense qu’il faut aussi avoir la passion dans ce domaine et développer continuellement ses connaissances, à propos d’autres types d’espèces par exemple ».