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Vignes en ville est un projet d’étude du vignoble en milieu urbain, soutenu par le Laboratoire sur l’agriculture urbaine (AU/Lab) de Montréal. L’objectif est de comprendre le comportement de la vigne plantée en ville à même le sol ou en bac, tout en vérifiant si l’apport de poudre de verre est susceptible d’aider la croissance des vignes sous le climat québécois. Initié et dirigé par Véronique Lemieux, le projet s’inspire du Rooftop Reds, un vignoble sur toit à New-York (photo de Une).
Tout a commencé avec la plantation en bacs de 80 pieds de vignes rustiques sur le toit du Palais des congrès de Montréal en juillet 2017. Le terreau à base de verre n’existe pas sur le marché canadien; à défaut, Véronique Lemieux s’est tourné vers Tricentris, un centre de tri qui transforme le verre en poudre. «Nous venons de faire notre premier constat après l’hiver un grand pourcentage des plants sont encore en vie, c’est une excellente nouvelle, explique Véronique Lemieux. Cela montre que la couverture hivernale thermofoil que nous avons posée sur les plants est efficace. Cette couverture provient de membranes isolantes des conteneurs de la SAQ, un bel exemple de valorisation de matières résiduelles urbaines.» Il faudra en revanche attendre la fin des quatre années d’étude pour tirer des conclusions sur l’impact du verre sur la vigne.
Tout récemment, Vignes en ville a reçu l’appui de la SAQ pour un nouveau projet de quatre ans. Il consiste à planter près de 160 plants de vignes dont la plupart seront en pleine terre au nouveau siège social de la SAQ. L’objectif est d’étudier cette fois-ci le comportement des vignes dont les pieds sont protégés par un paillis de verre. Celui-ci créé, selon une étude de l’Université Lincoln en Nouvelle-Zélande, un effet de réverbération de la lumière qui augmente le niveau de mûrissement du raisin. «Au Québec, le défi en viticulture est d’aller chercher suffisamment de sucre dans le raisin. Notre hypothèse c’est que le taux de sucre du raisin sera plus élevé avec le paillis de verre.»
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Le but de ces projets est d’amener la vigne en ville et de sensibiliser le public sur ses avantages. «Elle permet une réduction des îlots de chaleur grâce à son pouvoir couvrant végétal exceptionnel, et ce à coût faible. [En prime], l’eau de pluie lui suffit.» L’intégration du concept d’économie circulaire donne, selon Véronique Lemieux, tout l’intérêt de ce projet d’agriculture urbaine : « on boit du vin à Montréal, la bouteille est mise au recyclage et transformée en poudre, laquelle intègre le terreau ou le paillis, et ça donne du raisin.» En ce sens, le volet agriculture pourrait offrir un nouveau débouché au verre. Au-delà, l’emploi du verre revalorisé ouvre d’autres développements potentiels. « Dans un climat froid, le défi est de chercher la chaleur. Le verre peut être utilisé aux pieds des salades, non seulement pour son effet de loupe mais aussi pour repousser les insectes nuisibles. C’est déjà expérimenté, mais ça reste anecdotique et il est nécessaire d’avoir des études plus concluantes. Ce projet ne remplacera jamais la viticulture en champs (…), mais ses résultats peuvent facilement être transférables dans l’agriculture en général [en ville comme en campagne].»
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