Placer le consommateur québécois au centre d'un réseau électrique intelligent
Une nouvelle chaire de Polytechnique Montréal souhaite adapter le marché électrique québécois aux nouvelles technologies tout en plaçant le consommateur au centre de ce processus.
Lancée officiellement il y a quelques jours, cette nouvelle «Chaire de recherche industrielle CRSNG-Hydro-Québec-Schneider Electric en optimisation des réseaux électriques intelligents» a pour objectif d’améliorer la performance et la fiabilité des réseaux électriques de grande envergure grâce à l’application de nouvelles techniques d’optimisation mathématique. « Nous sommes dans un contexte où il y a plusieurs changements au sein du réseau électrique, explique le titulaire de la chaire Miguel Anjos, qui est également professeur au Département de mathématiques et de génie industriel de Polytechnique Montréal. Nous avons davantage d’énergies renouvelables à notre disposition, des capacités de stockage plus grandes, notamment grâce aux batteries Tesla, ainsi qu’une hausse de la demande en électricité dûe à l’augmentation du nombre de véhicules électriques. La question que nous nous posons est : comment allons-nous nous adapter à ces changements, et améliorer le réseau pour tout le monde? La chaire est là pour répondre à cette question. »
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Selon le chercheur, tous ces nouveaux facteurs constituent également des opportunités de mieux consommer. « Les solutions viseront à faire correspondre production, distribution et consommation, et à favoriser l’utilisation de sources d’énergies renouvelables », ajoute Christophe Guy, directeur général de Polytechnique Montréal. S’appuyant sur un soutien financier de 1,7 M$ accordé par le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), Hydro-Québec et Schneider Electric, les travaux de recherches s’étaleront sur une période de cinq ans. « C’est sur le développement de ces réseaux électriques de nouvelle génération que porteront les travaux de cette nouvelle chaire. »
Un autre objectif de cette nouvelle chaire est de changer le comportement des Québécois afin de faire du consommateur d’énergie un acteur à part entière: un volet de recherche étudiera plus spécifiquement la façon dont les clients des opérateurs énergétiques pourront intervenir dans le processus d’optimisation. Par exemple, lors des périodes de froid intense, les consommateurs pourraient accepter d’avance de réduire leur consommation afin qu’Hydro-Québec puisse répondre à la forte demande d’électricité sans risque de surtension. « Si une maison baisse son thermostat de 1°C, il n’y pas de différence significative, mais si les millions de clients d’Hydro-Québec le font, cela a vraiment un impact, en allégeant la charge sur le réseau, raconte Miguel Anjos. Cela peut être fait à l’échelle de tout le réseau, ou bien plus spécifiquement en ciblant un territoire en particulier. Un petit changement chez le consommateur peut avoir un gros impact car, c’est certain, cela permettra aux Québécois de faire des économies. »
Toujours selon le chercheur, rendre les réseaux électriques plus intelligents offrira une plus grande flexibilité pour ajuster les flux d’électricité entre producteurs et consommateurs: cette approche contribuera à une plus grande efficacité énergétique puisqu’elle permettra de mieux gérer les échanges d’énergie et d’information, de minimiser les pertes, mais également de palier l’intermittence de l’électricité produite par les sources d’énergies renouvelables.
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Si déployer ces nouvelles solutions apporte son lot de nouveaux défis pour le système actuel – qu’il s’agisse des changements dans l’opération du réseau ou l’intégration des consommateurs comme participants actifs -, les travaux de la chaire viseront une optimisation des opérations sur les réseaux de transport de l’énergie, tout en prenant en compte la réalité des consommateurs, et ce, afin de créer un système qui leur apporte des avantages tangibles. « Les travaux de cette chaire vont véritablement permettre d’améliorer le réseau électrique du Québec, mais ils pourront aussi avoir des bénéfice à l’échelle du continent nord-américain, voire du reste du monde!», conclut Miguel Anjos.
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