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Quand nos bâtiments se réinventent

Par Marie Allimann | 31 mai 2017 | Tendances

Des mini-maisons à la revalorisation des espaces vacants, regard sur la façon dont l’architecture évolue vers une meilleure allocation des ressources.

En préambule du Forum Novae, qui se tiendra cet automne à Montréal, nous allons à la rencontre d’experts dans les domaines de l’alimentation, de l’énergie, de la finance et de l’architecture afin d’en décoder certaines tendances. Pour le troisième article de cette série, nous nous penchons sur les tendances en bâtiments durables avec Emmanuel Cosgrove, directeur d’Écohabitation, une référence en habitation écologique au Québec.

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Emmanuel Cosgrove


La certification Leed deviendra incontournable

«Aujourd’hui, les promoteurs immobiliers n’ont plus le choix de construire des bâtiments susceptibles d’obtenir une certification Leed, il s’agit presque d’une norme», indique Emmanuel Cosgrove. Le système d’évaluation Leadership in Energy and Environmental Design (Leed), reconnu internationalement, promeut et stimule la construction écologique. Il consiste en un système de 136 points qui reconnaît la performance d’un édifice dans 8 domaines, dont la gestion de l’eau et de l’énergie, ayant des impacts positifs tant sous l’aspect environnemental que social. Au Québec, on compte près de 500 projets certifiés ou en cours de certification. « Le Québec est véritablement le chef de file des habitations Leed au Canada. Cette avance sur le reste du Canada est d’autant plus remarquable que la culture et la conscience environnementales sont vraisemblablement plus développées dans l’Ouest canadien. » Selon, l’U.S. Green Building Council, on dénombre près de 75 000 projets commerciaux participant au programme Leed dans le monde et plus de 1,85 million de pieds carrés sont certifiés chaque jour.

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Le premier parc industriel composé de bâtiments Leed au Canada est situé dans l’arrondissement Saint-Laurent à Montréal


Les mini-maisons vont gagner les villes

Si le mouvement des mini-maisons a pris naissance aux États-Unis au début des années 2000, c’est il y a un peu moins de 10 ans, au moment de la crise financière, que beaucoup de citoyens américains ont opté pour les mini-maisons aux prix beaucoup plus abordables. Rappelons que les mini-maisons se distinguent par une superficie de moins de 1000 pieds carrés – il existe même des micro-maisons, de moins de 500 pieds carrés. Ces habitations sont recherchées à la fois pour leur faible empreinte écologique et pour leur prix d’achat accessible: une mini-maison, en comptant le terrain, peut coûter entre 80 000$ et 120 000$. «Depuis trois ans, il y a une croissance rapide du mouvement des mini-maisons au Québec. Cet engouement qui avait lieu principalement en région est en train de gagner la ville.» Par exemple, un quartier de 75 mini-maisons va voir le jour dans l’arrondissement Fleurimont à Sherbrooke. La construction devrait se dérouler entre mai et septembre 2018, le prix d’acquisition variera entre 106000$ et 140000$. Nommé Petit Quartier, il s’agira du premier quartier de mini-maisons en zone urbaine au Canada. Un projet de mini-maisons similaire est également à l’étude à Sept-Îles.

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Les mini-maisons vont séduire de plus en plus de citoyens, à la campagne mais aussi en ville.

La propriété bi-générationnelle, futur modèle pour les familles québécoises

« Ces propriétés unifamiliales, qui comportent un logement supplémentaire permettant la cohabitation parents-enfants, sont en train de gagner les familles québécoises à la fois pour les avantages économiques qu’elles comportent mais aussi pour leurs bénéfices environnementaux et sociaux.» L’unité bi-générationnelle apparaît le plus souvent sous forme d’annexe sur le côté de la maison, bien qu’il arrive parfois d’observer l’ajout d’un étage à la propriété, un sous-sol converti ou un agrandissement du rez-de-chaussée. « Un parfait exemple est celui d’un duplex patrimonial de la rue Chambord, à Montréal. Le bâtiment a été transformé en résidence bi-générationnelle atteignant une performance environnementale et énergétique presque inégalée, atteignant la certification Leed Platine. À l’origine de cette transformation, Nathalie Lessard, de Corénov Construction: son beau-père habitait St-Jérôme, mais en se rapprochant, elle pouvait s’assurer de sa bonne santé quotidiennement tout en lui laissant une grande autonomie. Les propriétés bi-générationnelles sont fascinantes parce qu’elles combinent à la fois un impact social et un impact environnemental. »

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Les propriétés bi-générationnelles sont en train de gagner les familles québécoises, comme ici une propriété sur la rue Chambord, à Montréal.

L’innovation architecturale passera par la revalorisation des espaces vacants

« La vacance est une problématique qui concerne tous les types de batiments, autant les locaux commerciaux que les espaces institutionnels. Cela peut avoir d’importantes répercussions sur le dynamisme d’un quartier et même constituer un véritable danger pour les citoyens. À Montréal, des organisations essayent d’apporter des solutions à ce problème de société.» C’est par exemple le cas d’Entremise qui permet à une grande variété d’acteurs d’agir collectivement sur les processus d’urbanisation, que ce soit par l’entretien, l’animation et la régénération de bâtiments vacants. Ou de Lande qui, quant à elle, met à disposition des citoyens une carte interactive permettant de répertorier un terrain vacant près de chez soi et de signaler son intérêt à participer à sa transformation, par exemple en jardin collectif, en espace vert ou en terrain de jeu. Selon la plateforme, il y a 25 kilomètres carrés de terrains vacants à Montréal: des espaces qui pourraient répondre à des besoins ponctuels, même circonscrits dans le temps. Aujourd’hui, 15% des espaces de bureaux au centre-ville de Montréal sont vacants

« Toutes ces tendances vont dans la même direction: optimiser les ressources et réduire l’empreinte écologique. Et il ne faut pas oublier que la préservation du patrimoine existant est bien plus écologique que la construction de nouveaux bâtiments, aussi efficaces soient-ils », conclut Emmanuel Cosgrove.


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