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Revaloriser nos plastiques… localement

Par Marie Allimann | 25 novembre 2019 | Entreprise

Pratico Plastique compte se déployer à travers le Québec pour aider entreprises et particuliers à valoriser localement les déchets plastiques.

Entrevue avec Francis Gagnon, cofondateur de cette coopérative récemment sélectionnée au concours Mouvement 2020.

Pourquoi avez-vous décidé de vous attaquer au problème des déchets plastiques ?
On s’attaque surtout à notre mode de consommation du tout jetable. La valorisation des déchets plastiques exige un transport qui se fait le plus souvent sur des centaines de kilomètres dans des camions diesel. Cette revalorisation ne concerne d’ailleurs qu’une faible part des plastiques provenant des bacs de recyclage, le reste étant incinéré, enfoui ou exporté à l’étranger.

Quelle est votre approche face à cet enjeu?
Pratico Plastique est une coopérative qui a pour mission de valoriser les déchets plastiques à l’échelle locale dans une démarche d’économie circulaire visant notamment l’inclusivité, l’accessibilité, l’autonomisation et l’éducation. Notre initiative s’inspire de Precious Plastic, un projet néerlandais qui vise lui aussi la valorisation locale de déchets plastiques, et ce en réduisant la machinerie nécessaire et en développant un processus simple, accessible et peu coûteux.

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Pratico Plastique est inspiré du projet néerlandais Precious Plastic.

Concrètement, quelle est votre solution?
Nous proposons d’une part un service local clef en main aux entreprises à travers lequel nous procédons à la fois à la collecte, au tri, au nettoyage et à la revalorisation de leur plastique. C’est une solution qui leur offre la possibilité non seulement d’être un fournisseur de matières premières à un prix forfaitaire très intéressant mais aussi d’acheter nos produits finis tels que des tables, des chaises, des tableaux ou des recouvrements de mur. Nous venons d’ailleurs d’établir une entente avec une entreprise qui nous fournira ses déchets plastiques dont une partie servira à fabriquer le mobilier de sa terrasse destinée à ses employés.
Nous nous adressons d’autre part aux citoyens et nous les invitons à nous apporter leurs déchets plastiques en échange de crédits d’achats de biens – bijoux, cahiers de note, horloges, cadres photos, etc. – revalorisés à partir des déchets que nous récupérons.

Vous cherchez donc à mobiliser autant les entreprises que le grand public.
Oui, en ce sens un volet plus éducatif nous permet aussi de sensibiliser le public sur l’impact environnemental du plastique. Entreprises ou écoles notamment sont invitées à venir voir notre machinerie et à constater à travers une démonstration qu’il est facile et abordable de valoriser localement les déchets plastiques.
Nous avons également l’intention de mettre en place un Fab-lab qui permettra de faire de la recherche et développement pour fabriquer un filament en 3D et d’accompagner les membres, particulièrement les citoyens et les artistes, dans la réalisation de leur propre objet. Tout le monde est bienvenu, pas besoin d’être ingénieur, le tout est d’avoir des idées pour engendrer la cocréation et le partage, et stimuler ainsi l’innovation sociale. Pour compléter notre volonté d’encourager l’économie circulaire, nous mettrons en place un Repair-café qui, au-delà des produits plastiques, s’ouvre également à tout objet réparable.

Où en êtes-vous dans votre développement et quel est votre principal défi d’affaires aujourd’hui?
Notre modèle d’affaires se base sur la reproductibilité de notre atelier pour limiter les distances et offrir un service adapté aux réalités locales. L’idée est donc d’avoir plusieurs ateliers dans les grandes villes, une trentaine à Québec par exemple, qui collaborent entre eux pour optimiser la sensibilisation du public, la collecte et la transformation du plastique.
Nous sommes aujourd’hui un peu entre deux eaux : entre le prédémarrage où nous négocions encore des micro-prêts, et le démarrage où nous avons déjà signé des contrats avec des entreprises. C’est difficile à coordonner, mais ce n’est qu’une question de semaines. Une fois le financement obtenu, tout se débloquera pour nous permettre de nous installer avec nos machines dans un local de l’Université Laval.


Pratico Plastique fait partie des 10 entreprises sélectionnées dans le cadre du concours Mouvement afin d’accélérer leur développement d’affaires à impact. Initié par Novae et Loto-Québec, Mouvement 2020 est mené en collaboration avec Cascades et Keurig Dr Pepper Canada.


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