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Tricycle: élever des insectes pour réduire le gaspillage alimentaire

Par Marie Allimann | 8 septembre 2020 | Entreprise

Six mois après avoir remporté le concours Mouvement, Tricycle franchit de nouvelles étapes dans son approche basée sur l’élevage d’insectes et la lutte au gaspillage alimentaire.

Tricycle porte bien son nom. Cette entreprise gagnante en février dernier du concours Mouvement Novae est née de la volonté de donner non pas une deuxième mais bien une troisième vie aux aliments pour lutter en circuit court contre le gaspillage alimentaire. Sa méthode? Utiliser les insectes comestibles comme outil de valorisation des résidus provenant de préférence de transformateurs alimentaires qui, à l’instar de Loop, ont déjà donné une seconde vie aux aliments. Ces résidus intègrent alors l’alimentation de larves de ténébrions, des insectes destinés à la consommation humaine et animale, sous forme de larves fraiches, séchées, entières ou en poudre. Mais au-delà de l’élevage, le modèle de l’entreprise inclut aussi la sensibilisation à la consommation d’insectes, la recherche sur l’optimisation de la production et l’offre de services-conseils auprès d’éleveurs d’insectes.  

 «Le parcours Mouvement nous a donné un bon coup de main dans notre démarrage, notamment en donnant une grande visibilité à notre entreprise, indique Alexis Fortin, directeur des technologies et des opérations de Tricycle. De plus, les rencontres avec les autres participants m’ont permis de découvrir des projets entrepreneuriaux divers et d’apprendre de la réalité de ces entrepreneurs, autant de leurs succès que de leurs erreurs. C’était vraiment stimulant et enrichissant.» 

Alexis Fortin, lors de son pitch final en février dernier, quelques minutes avant de remporter Mouvement 2020.

Plus de six mois plus tard, l’entreprise poursuit activement ses activités en dépit de la crise sanitaire. Une période consacrée notamment à la recherche sur les processus d’élevage et de transformation de l’insecte. «Nous avons développé une expertise grâce à nos recherches, ce qui nous permet de conseiller et d’accompagner d’autres éleveurs en matière de biosécurité, de processus d’élevage ou d’optimisation des équipements par exemple.» L’entreprise vient également d’entamer un nouveau volet sur le développement d’équipements afin d’offrir un service clés en main aux éleveurs en démarrage. «On travaille avec plusieurs partenaires, dont le Cégep de Saint-Hyacinthe que nous avons mandaté pour développer en partie un système d’automatisation pour l’élevage.»

Et si la commercialisation des insectes produits par Tricycle cible aussi bien les consommateurs que les éleveurs et les transformateurs alimentaires, l’entreprise concentre actuellement ses efforts dans la vente B2B. « On souhaite avoir moins de clients, mais de plus gros volumes par client », précise Alexis Fortin.  Le frass – le fumier de larve récupéré une fois les larves récoltées – est quant à lui vendu au détail comme fertilisant en agriculture urbaine. Il complète par exemple un kit de jardinage urbain proposé par Les Boites Mai, une startup partenaire de Tricycle. 

L’entreprise est dorénavant prête à prendre de l’expansion pour augmenter sa capacité à traiter les résidus alimentaires et produire plus d’insectes grâce à une plus grande automatisation de ses équipements. Cette nouvelle étape se réalisera tout en renforçant son impact social: dans sa croissance, Tricycle veut en effet favoriser le recrutement de personnes atteintes de troubles de la santé mentale afin de faciliter leur insertion professionnelle. Autant d’engagements qui permettront à l’entreprise d’obtenir, comme elle souhaite, la certification B Corp. 



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