Ferme de rue: Démocratiser l’agriculture urbaine
L'organisme mobilise les citoyens et commerçants de son quartier pour que toute la communauté prenne activement part à son projet de verdissement nourricier. «Je cultive mon terrain depuis plus de...
Située dans le quartier Limoilou, La Récolte offre un cadre chaleureux qui attire une clientèle variée, composée principalement des 25-45 ans. «Le bilan de cette première année est très positif. Les clients sont de plus en plus nombreux et viennent de partout dans la région», relève Flavie Morin, fondatrice de l’entreprise. L’offre de nouveaux produits comme le miel, les beurres de noix variés, le sirop d’érable ou les tisanes ont doublé l’inventaire de l’épicerie pour répondre aux attentes des clients. Dans cette évolution, quatre employés épaulent dorénavant la jeune entrepreneure.
«Notre mission est de rendre le vrac accessible à tous, près de 95% de nos produits sont moins chers que dans les supermarchés.» De plus, la formule en vrac présente une solution économique pour les personnes seules puisqu’elle leur permet d’acheter la quantité nécessaire à leurs besoins. «Je constate que de plus en plus de gens adhèrent au mouvement zéro déchet. Le bouche à oreille fonctionne bien. Je suis toujours impressionnée de voir de nouveaux clients arriver préparés, avec leurs propres contenants.»
Face à ce premier succès, Flavie Morin compte étendre son offre aux produits frais en vrac – un développement qui demeure un défi en raison des problèmes d’hygiène liés à la manipulation de ces produits. «C’est un marché plus difficile à développer. Nous vendons actuellement du kimchi, du tofu et des œufs et nous étudions la possibilité de vendre du lait.» Autre défi: les grands distributeurs sont peu enclins à réduire l’emballage. «J’ai déjà renvoyé une commande de 20 kg de levure alimentaire parce qu’elle était emballée dans 20 paquets de 1kg. Il m’arrive donc parfois de manquer d’un produit parce que je n’ai pas réussi à obtenir l’emballage qui correspondait à notre logique d’entreprise.» À l’inverse, les petits producteurs locaux se montrent plus flexibles, qu’il s’agisse du producteur de sirop d’érable ou du confiturier chez qui l’entreprise s’approvisionne.
Deux nouvelles épiceries se sont installées à Québec depuis l’ouverture de la Récolte. «On voit que le mouvement du vrac et du zéro déchet évolue rapidement en ce moment au Québec, que ce soit dans les grandes villes ou ailleurs en région. Je suis régulièrement approchée par des personnes désireuses d’ouvrir une boutique d’aliments en vrac, aussi bien dans le Nord que sur la rive Sud.» Cet engouement s’expliquerait notamment par l’évolution de la perception des aliments en vrac depuis une dizaine d’années. «Ce secteur n’est plus associé à l’esprit granola et ce n’est plus uniquement le critère économique qui attire les consommateurs. Aujourd’hui, c’est aussi l’aspect environnemental du zéro déchet qui encourage les gens.»
En ce sens, Flavie Morin estime que le développement des épiceries zéro déchet n’en est qu’à ses débuts. «On est allé tellement loin dans le suremballage que les gens réalisent qu’il est temps de changer de mode de vie et de consommation. Le zéro déchet n’est pas juste une mode, on parle ici d’un changement qui deviendra permanent.»
Flavie Morin interviendra sur le panel Alimentation lors de la prochaine Conférence Novae qui se tiendra à Québec le 29 mars.
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