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Un béton québécois, écologique et… sans ciment

Par Marie Allimann | 30 avril 2018 | Recherche

Cette startup québécoise a été repérée à l’échelle internationale pour avoir inventé un béton « écologique ».

«Notre mission est de trouver des solutions technologiques [aux matériaux de construction] ayant le moins d’impacts possibles en termes d’émissions de GES», explique Chris Stern, co-fondateur de Carbicrete. Finaliste dans le cadre d’une des itérations du prestigieux concours international XPRIZE, cette start-up montréalaise a su se distinguer par la création d’un béton sans ciment, grâce à un processus de séquestration du CO2.

Le processus de fabrication du béton traditionnel crée une empreinte écologique significative, principalement en raison du ciment qu’il contient. «La fabrication du ciment produit annuellement à elle seule 5% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. À cela s’ajoute une quantité d’énergie importante pour intégrer le ciment au béton, une énergie principalement produite à base de charbon

carbicrete

Pour y remédier, Carbicrete remplace le ciment par des scories d’acier issues de l’industrie sidérurgique et destinées à l’enfouissement. Celles-ci sont réduites en poudre et réagissent à un procédé de carbonatation par lequel l’injection de CO2 dans le béton humide entraine un durcissement des scories et les lie ensemble. Résultat: outre les émissions de GES évitées en remplaçant le ciment, ce processus permet une séquestration du CO2 dans le béton. Concrètement, «un bloc de béton de 18kg, permet d’éviter 2 kg de CO2 et de séquestrer 1 kg de CO2, soit un total de 3 kg de CO2 non émis et séquestrés

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Au-delà de l’aspect environnemental, l’utilisation des scories réduit le coût du béton, ce qui permet au secteur de la construction auquel ce produit est destiné, d’utiliser du béton préfabriqué «de qualité tout en demeurant économique.» Enfin, plutôt que de fabriquer elle-même ce produit, la compagnie a choisi de vendre sous licence sa technologie auprès des grands fabricants de béton dans le monde, tels que Lafarge, CRH ou CEMEX.

Les prochaines étapes consistent à tester la production de ce béton à grande échelle. Il s’agit aussi de comprendre le potentiel de développement du produit en vue de commercialiser la technologie. La compagnie lancera à ces fins un projet pilote de production à Québec dans 6 mois. Elle prévoit également en cours d’année d’ouvrir une usine pilote en Chine, pays producteur de près de 50% du béton dans le monde, pour notamment initier des fabricants potentiels à la production des blocs Carbicrete.

La compagnie, incubée à l’Université McGill, vient d’être sélectionnée parmi les 10 derniers finalistes du concours Carbon XPRIZE de NRG COSIA, une compétition qui met de l’avant les innovations technologiques qui convertissent le CO2 en un produit à valeur ajoutée. Pour la troisième et dernière ronde du concours, Carbicrete devra démontrer pendant 6 mois la viabilité de son processus à grande échelle sur un site d’essai industriel en Alberta. Autre prérequis pour gagner le concours : «il faudra démontrer que le procédé permet une capture et une utilisation du CO2 à une capacité minimale de 2 tonnes de CO2 par jour.» Le gagnant au concours sera annoncé en mars 2020.


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