Retarder la fin de nos appareils électroniques
Par Marie Allimann | 19 novembre 2018 |
Entreprise
Comment entreprises et particuliers peuvent-ils revaloriser leurs appareils électroniques jugés désuets?
C’est la question à laquelle a voulu répondre Philip Bénard, fondateur de l’entreprise québécoise Électrobac. Dédiée à la récupération des petits et moyens appareils électroniques en fin de vie au Québec, Electrobac détourne ces déchets des sites d’enfouissement pour les revaloriser. Depuis près de six ans, ses bacs intelligents de récupération fleurissent dans les tours à bureau, les centres d’achat, les écoles ou les épiceries à travers le Québec pour permettre aux particuliers de se débarrasser facilement de leurs vieux téléphones cellulaires, appareils photo et autres tablettes.
Electrobac propose parallèlement aux entreprises un programme «tout en un» de rachat de téléphones cellulaires et tablettes usagés, un programme qui comprend un service de gestion logistique et sécuritaire de ces appareils. Quelle que soit la solution proposée, l’objectif est de reconditionner ces appareils électroniques pour leur offrir une seconde vie ou, à défaut, de les diriger vers des centres de recyclage certifiés par le Bureau de la qualification des recycleurs (BQR).
«Les bénéfices environnementaux de ces solutions de récupération sont énormes», souligne Philip Bénard. La solution du réemploi des appareils électroniques est privilégiée, sachant que «la fabrication d’un téléphone cellulaire requiert pas moins de 120 kg de matières premières tout en produisant l’équivalent de 95 kg de GES.» Ainsi le réemploi de 44 téléphones cellulaires équivaudrait aux émissions de GES évitées par le retrait d’une automobile des routes québécoises pendant un an.
Les entreprises, qui renouvellent fréquemment leur matériel informatique, peuvent en ce sens largement contribuer à réduire l’impact de leurs déchets électroniques en optant pour de tels services de revalorisation. D’ailleurs, parmi les clients d’Électrobac, on compte la Banque Nationale, Rio Tinto, l’Université McGill, Agropur et la Compagnie de la Baie d’Hudson.
À cet impact positif sur l’environnement, s’ajoute une démarche sécuritaire et irréversible d’effacement ou de destruction des données contenues dans ces appareils, un critère particulièrement important pour les entreprises. «Nos procédés d’effacement des données, via des logiciels, sont à la fine pointe, identiques à ceux utilisés par l’OTAN, relève Philip Bénard. Les appareils électroniques sont ensuite reconditionnés, réparés et mis sur le marché pour une deuxième utilisation.» À l’issue de ce processus, Electrobac remet à l’entreprise le montant d’argent pour ses appareils usagés, un certificat d’effacement ou de destruction des données pour tous ses appareils, ainsi qu’un bilan environnemental de l’impact positif sur l’environnement.
Que ce soit à travers son réseau de bacs intelligents ou son programme destiné aux entreprises, Électrobac a su développer au fil des années une expertise dans le réemploi. Résultat : la part d’appareils recyclés a diminué au profit d’un nombre croissant d’appareils reconditionnés. L’entreprise québécoise entend maintenant développer progressivement ses solutions à l’échelle du Canada. Un financement d’un million de dollars lui a d’ailleurs été octroyé l’été dernier par deux fonds d’investissements, Fondaction et Ecofuel, qui reconnaissent par ce biais l’impact de la mission d’Electrobac sur l’environnement et son potentiel de croissance sur le marché des déchets électroniques. Ce financement permettra principalement selon Philip Bénard de «développer et commercialiser nos services auprès des consommateurs et des entreprises en Ontario, le plus gros marché au Canada.»
Philip Bénard et l’équipe d’Électrobac accueilleront la prochaine Rencontre Novae, le 14 décembre. Pour s’inscrire, cliquer ici.
Photo de Une : Rawpixel