Quand les villes passent aux énergies renouvelables
Par Marie Allimann | 2 juin 2017 |
Chronique
À l’instar d’une poignée de villes qui s’approvisionnent entièrement en énergies renouvelables, des dizaines de municipalités se lancent dans le mouvement des énergies propres.
Dans la lutte aux changements climatiques, les pays ne sont pas seuls : les villes jouent un rôle de plus en plus important, souligne Mickaël Carlier dans sa chronique Innovation sociale, sur les ondes de Radio-Canada. «Les villes adoptent de plus en plus les énergies renouvelables, et heureusement : car 70% des émissions de gaz à effet de serre sont générées en milieux urbains. Avec 50% de la population mondiale vivant en ville – proportion qui atteindra 65% en 2050 -, les villes ont une énorme responsabilité face aux défis climatiques ; mais aussi un incroyable potentiel d’amélioration.»
Mickaël Carlier, président, Novae
Une des pionnières est Burlington, dans le Vermont : elle a été la première, dès 2014, à s’approvisionner entièrement en énergies renouvelables. «On parle ici des bâtiments municipaux et autres éclairages publics. Près de la moitié de cette énergie propre est issue de la biomasse – des résidus de bois brûlés afin de produire de l’électricité -, l’autre moitié provenant d’un barrage hydroélectrique ainsi que d’une centrale éolienne.» Une démarche qui gagne aussi les établissements situés dans cette ville, à l’instar de l’aéroport de Burlington qui s’est doté de 2000 panneaux solaires qui produisent la moitié de toute l’énergie dont l’organisation a besoin.
Une autre ville a récemment rejoint le mouvement : Las Vegas (photo de Une) est elle aussi depuis quelques mois alimentée à 100% en énergies renouvelables, grâce notamment au Boulder Solar, un immense parc solaire mis en service en décembre dernier. «Trois autres villes importantes ont annoncé il y a quelques semaines leur engagement: le 9 avril, le maire de Chicago annonçait que tous les bâtiments de la ville seraient alimentés exclusivement en énergies renouvelables d’ici à 2025 – ce qui en fait le plus important parc immobilier public aux États-Unis à prendre un tel engagement. Cette annonce a été suivie de celle de Portland, qui vise 2050, et celle d’Atlanta, pour 2035.»
Si les échéances peuvent paraître lointaines, le mouvement demeure indéniable : pour preuve, la soixantaine de maires – dont ceux de grandes villes comme San Francisco, Palo Alto, Salt Lake City… – qui se sont engagés dans le cadre de la campagne Ready For 100 du Sierra Club. «Ils sont tous engagés dans des démarches destinées à permettre à leurs villes de s’approvisionner exclusivement en énergies renouvelables au cours des prochaines décennies.»
Les villes canadiennes ne sont pas en reste, d’autant plus que le portrait énergétique canadien est particulièrement favorable. «Un rapport de l’Office national de l’énergie nous apprenait ce printemps que, de toute l’électricité produite au pays, la part provenant d’énergies renouvelables avait atteint 66%! C’est 6% de plus qu’il y a 10 ans.» Trois villes canadiennes ont pris des engagements formels en matière d’énergies renouvelables : Vancouver et Victoria, en Colombie-Britannique, et Woodstock en Ontario. «Les autres municipalités canadiennes ne sont pas inactives pour autant : plusieurs figurent parmi le millier de villes qui, en décembre 2015, signaient une déclaration d’élus locaux lors de la Conférence de Paris, s’engageant à viser le 100% énergies renouvelables d’ici à 2050.»
Pour écouter la chronique au complet, cliquer ici.
A l’instar de la municipalité, l’aéroport de Burlington, au Vermont, a adopté les énergies renouvelables.