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«La compétitivité des entreprises s’évaluera de plus en plus sur leur sobriété carbone»

Par Marie Allimann | 12 mai 2021 | Entreprise

Dans un contexte où l’économie sobre en carbone s’imposera comme une norme d’efficacité, les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’adapter dès à présent leurs stratégies énergétiques. On en discute avec Philippe Dunsky, qui interviendra lors de la Conférence Novae – Énergie du 8 juin.

« La reconnaissance de l’importance et de l’urgence de décarboniser les systèmes énergétiques n’a jamais été aussi forte qu’actuellement», constate Philippe Dunsky, président de Dunsky Énergie + Climat, une entreprise d’analyse et de conseil en transition énergétique. Au Québec, le Plan pour une Économie Verte lancé l’an dernier en est une illustration : l’ambition est d’atteindre la carboneutralité en 2050 et de réduire d’ici à 2030 les émissions de GES de la province – notamment dans les transports, les bâtiments et la production industrielle – de 37,5% par rapport à 1990, principalement à travers des solutions d’efficacité énergétique, d’électrification et d’énergies renouvelables. 

Ces objectifs poussent les entreprises à se lancer elles aussi dans leur transition carbone. C’est pour Philippe Dunsky une nécessité face à un marché du carbone qui exerce une pression à la hausse sur les coûts des combustibles fossiles et à des nouvelles réglementations qui vont dans ce sens, à l’instar de celle de la ville de Montréal visant de nouvelles exigences en matière de performance énergétique des bâtiments. «Les entreprises doivent avant tout regarder les solutions qui existent – elles sont nombreuses – et investir pour récolter des économies par la suite : la plupart du temps ces investissements sont rentables rapidement.» 

En outre, un bilan carbone de la chaîne de valeur permet de bien cibler les investissements pour réduire les émissions de GES des bâtiments et des procédés industriels. Les solutions peuvent privilégier par exemple des procédés industriels alimentés par l’électricité ou des biocombustibles issus notamment de déchets organiques. Dans les bâtiments, les entreprises peuvent opter pour le remplacement d’un système de chauffage à combustible fossile – encore nombreux dans les industries – par un système alimenté à l’électricité ou l’installation d’une boucle énergétique pour permettre les échanges de chaleur ou d’air climatisé d’un bâtiment à l’autre. Les solutions efficaces sont parfois encore plus simples : réduire la température du chauffage des bâtiments vacants la nuit, installer des contrôles d’éclairage pour éviter d’éclairer inutilement des locaux vides, ou optimiser les systèmes de chauffage et de climatisation qui fonctionnent encore trop souvent simultanément dans un même bâtiment.  

« Le défi est de s’obliger à réfléchir, à repenser et se questionner sur les façons de faire actuelles», explique Philippe Dunsky. C’est notamment le cas de la compagnie Lowe’s qui déploie actuellement un plan d’efficacité énergétique visant à réaliser jusqu’à 20% d’économie d’énergie sur l’ensemble de ses 400 bâtiments au Canada. 

Parallèlement, la transition carbone offre aux entreprises l’opportunité de se positionner sur le marché. « De plus en plus, les grands donneurs d’ordres exigent de leurs fournisseurs une empreinte écologique limitée tandis que les institutions financières refusent de financer les entreprises dont le bilan carbone dépasse la moyenne des entreprises de leur secteur», souligne Philippe Dunsky. Mais l’engagement dans la transition carbone est également important pour se positionner de manière plus offensive: «Car la concurrence mondiale se fera non seulement sur la base du coût de production mais aussi sur le bilan carbone


Philippe Dunsky sera notre invité lors de la conférence Novae – Énergie qui se tiendra le 8 juin. Informations et inscriptions.

Photo de une: Marcin Jozwiak


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