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Gaspillage alimentaire: axe d’innovation pour les entreprises

Par La Rédaction | 1 septembre 2021 | Entreprise

Plusieurs approches peuvent aider les entreprises à réduire le gaspillage alimentaire et… leurs dépenses. Mariane Maltais-Guilbault, de RECYC-QUÉBEC, abordera ces pistes d’innovations lors de la Conférence Novae – Alimentation, le 14 septembre.

Au Canada, le gaspillage alimentaire entraîne chaque année des pertes estimées à près de 50 milliards de dollars, selon une étude de Value Chain Management International. RECYC-QUÉBEC évalue à 11,2 millions de tonnes la quantité de résidus évitables, c’est-à-dire des aliments qui, plutôt que d’être jetés, auraient dû être mangés ou bien donnés, à des banques alimentaires par exemple. Un peu plus de 20% de ce gaspillage est attribuable aux citoyens, donc près de 80% est du fait de l’industrie – aux étapes de transformation et de distribution, mais aussi dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Or, plusieurs stratégies sont à la portée des entreprises afin de réduire leur gaspillage alimentaire, et leurs coûts.

«L’économie circulaire et les approches de symbioses industrielles permettent de garder en circulation les matières et de maximiser leur utilisation, explique Mariane Maltais-Guilbault, agente de développement industriel chez RECYC-QUÉBEC. Prenons l’exemple de la Coop Boomerang qui recueille la drêche des brasseries en milieu urbain afin de la transformer en farine. Celle-ci est ensuite vendue à des boulangeries qui l’utilisent dans des pains et autres biscuits en substitution à la farine conventionnelle. Boomerang utilise donc un résidu de l’industrie de la bière pour en faire un intrant dans le secteur de la boulangerie. Et on optimise également la hiérarchie de l’utilisation alimentaire puisque ces drêches, habituellement redirigées vers l’alimentation animale, trouvent ici un débouché pour l’alimentation humaine.»

Mais il n’est pas toujours nécessaire de chercher des partenaires et de déployer de nouvelles collaborations. Une autre stratégie est d’optimiser ses propres pratiques internes. «Par exemple, ralentir certains équipements peut éviter que des aliments tombent à terre et soient jetés. Une telle décision peut être relativement simple mais elle peut éviter bien du gaspillage alimentaire et… financier.» C’est ce qu’a récemment expérimenté Bimbo Canada, groupe derrière les marques Vachon et POM notamment: une étude lui a permis de constater qu’il pouvait réaliser des économies de 1,6 million$ par année en mettant en place des mesures qu’il allait rentabiliser en un mois. «Il y a de vraies opportunités à sortir du ‘business as usual’!»

D’ailleurs, plusieurs programmes de soutien financier, tant du côté de RECYC-QUÉBEC que d’autres institutions telles que le Fonds Ecoleader, aident les entreprises à effectuer ces études et caractérisations en vue, dans un second temps, de mettre en place des processus d’amélioration.

Et il n’y a pas que les entreprises qui ont avantage à s’investir dans la lutte au gaspillage alimentaire. Les municipalités, qui ont à assumer la gestion et les coûts associés aux matières résiduelles, ont elles aussi tout intérêt à aider leurs concitoyens à réduire leur propre gaspillage. C’est en ce sens qu’est déployée l’initiative J’aime manger, pas gaspiller. Cette campagne pan-canadienne, née au Royaume-Uni, est le fruit de dix ans d’étude du comportement. «Le gaspillage alimentaire n’est pas un comportement en soi, mais plutôt la résultante d’autres comportements: par exemple, on veut assez de nourriture pour ne pas en manquer, alors on en achète trop. Cette campagne propose ainsi de nombreux outils notamment pour mieux planifier ses achats ou mieux conserver ses aliments. Les municipalités peuvent ainsi plus facilement accompagner leurs concitoyens. D’autant plus que ce sont des outils de communications simples et peu coûteux à déployer pour elles, mais dont le retour sur l’investissement peut être substantiel: cela réduit les quantités de résidus alimentaires qui se retrouvent dans le bac brun et que chaque municipalité doit collecter, puis composter ou biométhaniser.»


Mariane Maltais-Guilbault sera notre invitée lors de la Conférence Novae – Alimentation qui se tiendra le 14 septembre. Détails et inscriptions.


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