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Avec des centaines de bâtiments sous-utilisés, voire totalement vides pour la seule ville de Montréal, l’heure n’est-elle pas venue de revoir la façon dont on utilise les édifices existants au Québec? Éclairage avec Francis T. Durocher, d’Entremise, qui interviendra à la Conférence Novae – Architecture, le 26 octobre.
Pour Francis T. Durocher, architecte et directeur au développement des projets d’Entremise, organisation sociale spécialisée en aménagement, la vacance est un problème systémique au Québec, celle-ci allant des espaces commerciaux qui restent vides durant une certaine période entre deux baux, aux édifices totalement inutilisés et aux friches industrielles. «Selon des chiffres issus du Service de sécurité incendie de la Ville de Montréal, en 2016, près de 900 bâtiments étaient totalement vacants, uniquement sur le territoire montréalais», souligne-t-il.
Un problème qui concerne aussi les tours à bureaux, sous-utilisées. «Ces édifices paraissent occupés mais ce n’est pas le cas. Avant la pandémie, on parlait déjà d’un taux de vacance de 20% dans le centre-ville de Montréal, un chiffre qui est assurément plus élevé aujourd’hui.»
Pour répondre à cet enjeu, et optimiser l’utilisation des édifices existants, Entremise préconise notamment l’occupation transitoire de ces espaces vacants, une pratique qu’elle applique depuis plusieurs années. L’occupation transitoire offre plusieurs avantages. Elle assure notamment le maintien d’un bâtiment vacant, réduit ses frais d’inoccupation tout en redynamisant la vie locale. Elle est également intéressante pour les occupants eux-mêmes, en particulier les jeunes entrepreneurs qui peuvent ainsi tester leur modèle d’affaires sans devoir s’engager dans une location à long terme. Plus globalement, l’occupation transitoire permet d’expérimenter les usages d’un lieu vacant en tenant compte des besoins de son propriétaire, de ses occupants et de la communauté alentour. Le but ultime est de trouver graduellement une vocation pérenne à ce lieu.
Les défis réglementaires sont toutefois nombreux. «Par exemple, le code national du bâtiment se complexifie sans cesse; on y intègre de nouvelles normes pour répondre aux enjeux des nouvelles constructions, mais qui s’avèrent très difficilement applicables sur le bâti existant. Cela constitue d’importants freins à la requalification d’édifices puisqu’il est plus simple pour un promoteur de tout mettre à terre et de repartir à neuf.»
Une complexité exacerbée lorsqu’il s’agit de requalifier un édifice patrimonial. «C’est extrêmement complexe pour les experts en architecte et en urbanisme, imaginez lorsqu’un groupe de citoyens cherche par exemple à se porter à la sauvegarde de l’église de leur village.»
Entremise travaille d’ailleurs avec un comité d’experts du ministère de la Culture à documenter des exemples de juridictions, notamment la Colombie-Britannique et l’Australie, qui se sont dotées de réglementations ou codes spécifiques aux bâtiments existants, dont le Québec pourrait s’inspirer. «Outre les cadres réglementaires, on constate que les spécificités culturelles jouent aussi un rôle majeur : les notions de vivre ensemble, le filet social qui peut venir soutenir financièrement des porteurs de projets, l’esprit de communauté, tout cela contribue à ce qu’une société utilise adéquatement ses bâtiments.»
En ce sens, si les architectes et urbanistes ont évidemment un rôle à jouer pour repenser leur métier, les universités doivent elles aussi s’inscrire dans cette vision renouvelée. «Les architectes se sont sans doute trop concentrés sur la construction d’édifices neufs. Aujourd’hui, dans un souci de développement durable, les architectes de la relève ont-ils les outils et les connaissances nécessaires pour répondre aux enjeux de la vacance et du cadre bâti existant?»
Francis T. Durocher sera notre invité lors de la Conférence Novae – Architecture, le 26 octobre. Détails et inscriptions.
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