Alors que la Maison du développement durable fête son cinquième anniversaire, son président Sidney Ribaux nous parle du parcours et de l’avenir de ce lieu, carrefour québécois du développement durable.

Sidney Ribaux, président de la Maison du développement durable

Le bilan est très positif! La concrétisation même de la Maison du développement durable (MDD) a demandé un investissement considérable, en temps et en argent : cela nous a pris neuf ans entre l’idée de la MDD et son inauguration. Le fait d’être parvenus à implanter un tel bâtiment au coeur du Quartier des spectacles était aussi en soi une première victoire.
Nous constatons que les idées que nous avions il y a une dizaine d’années ont été réalisées. La MDD a été officiellement certifiée Leed Platine en 2013, ce qui en a fait le premier bâtiment au Québec à atteindre la plus haute distinction dans ce système international d’évaluation des bâtiments écologiques. Ces efforts en termes de bâtiment durable nous ont d’ailleurs permis de réduire de 50% nos coûts énergétiques, passant d’un million de dollars la première année d’opération à 500 000$ aujourd’hui.
Nous avons également réussi à créer un véritable carrefour de rencontres tant pour les ONG, les entreprises privées que pour les organisations gouvernementales : plus de 2500 événements ont eu lieu au cours de ces cinq années. De plus, nous avons contribué à renforcer le milieu de développement durable au Québec. Aujourd’hui 22 organisations disposent de leurs bureaux dans notre bâtiment, auxquelles nous offrons de sous-traiter certains services comme la comptabilité et les technologies de l’information pour que des organismes comme la Fondation David Suzuki puissent se concentrer sur leur mission principale, à savoir sensibiliser la population sur les changements climatiques.

Certifiée Leed Platine en 2013, la MDD a été le premier bâtiment au Québec à atteindre cette distinction.

Quel regard portez-vous sur le mouvement du développement durable aujourd’hui ?

Au cours de ces cinq années, la «décarbonisation de l’économie» a pris énormément de place dans le débat public. De grandes organisations comme la Banque Mondiale ont adopté la position d’Équiterre concernant la tarification du carbone préconisant une tarification élevée pour lutter au mieux contre ce gaz qui représente 12% des émissions de GES dans le monde. Le récent accord de Paris lors de la COP21 représente une étape cruciale en ce sens qui va permettre d’accélérer davantage cette décarbonisation de l’économie au cours des prochaines années.

Au Québec aussi le mouvement du développement durable s’est considérablement élargi. Il y a cinq ans, on ne voyait pas beaucoup de citoyens se rassembler dans leur communauté et se mobiliser contre une mesure néfaste pour l’environnement. Les médias sociaux ont beaucoup aidé dans ce sens : aujourd’hui, que ce soit à Montréal ou à Sorel, des communautés arrivent à se mobiliser pour faire entendre leurs voix.

La MDD a organisé plus 2500 événements lors de ces cinq premières années d’activité, le tout en rejoignant plus de 250 000 personnes.

Quels sont vos défis pour les prochaines années?

Nous sommes parvenus au cours de ces cinq années à créer littéralement un carrefour pour le mouvement du développement durable au Québec. Aujourd’hui, nous rejoignons plus de 250 000 personnes à travers l’ensemble de nos activités. Au cours des prochaines années, il nous faudra rejoindre davantage le citoyen qui n’est pas encore sensibilisé aux défis socio-environnementaux. Cela passera notamment par une utilisation encore plus judicieuse de notre emplacement privilégié au Quartier des spectacles.
Nous allons également travailler à développer plus de services pour nos membres. Nous entretenons avec eux des rapports très positifs et nous voulons poursuivre dans cette voie. Nous voulons par exemple les aider à collaborer davantage entre eux afin de donner naissance à des projets de grande envergure en mettant différentes expertises en commun. Nous souhaitions aussi développer davantage de services comme Mutualit’, mis en place en 2015, et qui a pour mission de réduire les impacts environnementaux et sociaux des technologies de l’information. Enfin, en ce qui concerne la programmation de la MDD, nous allons créer de nouvelles approches, en incluant davantage de divertissement et d’interactivité, afin de poursuivre notre travail à l’égard de la décarbonisation de l’économie.