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La récupération, objet de rencontre entre citoyens et valoristes

Par Marie Allimann | 31 octobre 2017 | Sensibilisation

En facilitant le travail des valoristes, la campagne La Consigne J’accroche attire l’attention des citoyens sur la contribution environnementale de ces glaneurs de la consigne.

À la recherche de bouteilles et canettes consignées dans les poubelles et bacs de recyclage, les valoristes – ils sont près de 2000 à Montréal – ont tous en commun une situation précaire. La campagne La Consigne J’accroche reprend le concept du Binner’s project à Vancouver : elle encourage les Montréalais à faciliter le ramassage des contenants consignés effectué par les valoristes. À cet effet, un crochet est proposé en vente par la Coop Les Valoristes, le Regroupement des éco-quartiers et la Société de Développement Social. Il se fixe sur une propriété privée, mur ou balcon, pour y suspendre un sac de contenants consignés, destiné aux valoristes.

Lire aussi : Binner’s Project: Valoriser le travail des récupérateurs urbains

Objectif: combattre les préjugés à l’encontre de ces glaneurs en mettant en lumière les difficultés qu’ils subissent. « Le valoriste est généralement un homme de 50 ans et plus, avec des problèmes de santé physique et parfois mentale, souligne Nicolas Montpetit, directeur du regroupement des éco-quartiers. Il travaille généralement entre minuit et 7 heures, et doit se pencher un nombre incalculable de fois sur les bacs et poubelles. Il obtient en moyenne 100 à 150 $ mensuel, ce qui demande beaucoup de contenants pour arriver à ce montant. » Le crochet permet un ramassage plus facile, plus rapide et crée le potentiel d’augmenter le montant gagné par les valoristes. Mais pour Nicolas Montpetit, le prix du contenant consigné demeure dérisoire ; il est nécessaire selon lui de moderniser la politique de la consigne, inchangée depuis 30 ans.

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La Consigne J’accroche veut également sensibiliser le public sur les avantages environnementaux de la consigne. « Il n’y a actuellement pas de débouché pour le verre au Québec », rappelle Nicolas Montpetit. Son utilisation dans le béton, sous forme de poudre, requiert un matériau ayant un taux de contamination maximal de 2%. Or, le verre provenant des bacs de recyclage se brise et se mélange aux autres matières ; son taux de contamination est estimé à 20%. «La consigne permet ce que le recyclage ne permet pas : le tri effectué par les valoristes favorise la réutilisation des contenants. Les bouteilles de bière, par exemple, peuvent être réutilisées jusqu’à 15 fois. Elles vont être nettoyées et remises sur le marché. Le poids environnemental aura beaucoup moins d’impact que s’il fallait refaire une bouteille à partir de morceaux de verre.» La campagne est enfin l’occasion de ramener le débat sur l’importance d’élargir la consigne à d’autres contenants, comme les bouteilles de vin et les bouteilles d’eau en plastique, envoyés aux sites d’enfouissement.

Depuis son lancement le mois dernier, l’initiative a reçu de nombreux encouragements des citoyens et une soixantaine de crochets ont été vendus. Les trois organisations vont intensifier leur campagne de sensibilisation. Pour cela, Nicolas Montpetit pense que l’appui de partenaires, comme Recyc-Québec ou la ville de Montréal, serait un atout pour accroitre la visibilité de la campagne.


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