Une start-up veut remplacer le cuir par… des champignons
Une entreprise américaine a mis au point un procédé afin d’utiliser des champignons dans la production de cuir, de briques ou encore de meubles.
La start-up MycoWorks, basée à San Francisco a réussi à créer un «cuir» à la fois biodégradable et à faible empreinte carbone, qui n’utilise pas de peaux animales, et permet de réaliser des économies en eau et en énergie. Ce procédé représente également un gain de temps considérable puisque pour réaliser un cuir équivalent à la taille d’une peau de vache, il ne suffit que de quelques semaines, alors que l’élevage de l’animal pour l’obtention d’une pièce similaire nécessite trois ans.
Pour arriver à ce résultat, MycoWorks utilise du mycélium, cet ensemble de filaments qui constitue la base du champignon dans le sol et que l’entreprise cultive dans du substrat à base de déchets organiques contenu dans un moule. Le produit est ensuite séché puis passé au four. La startup, qui s’est entourée d’ingénieurs, de designers et de scientifiques, est parvenue à manipuler le mycélium pour lui donner n’importe quelle texture.
Philip Ross, le fondateur de MycoWorks, a débuté sa réflexion en 2013 en réalisant d’abord des œuvres d’art à partir de champignons, avant de faire des meubles, puis des briques qu’il a proposées au secteur du bâtiment. Incapable d’aligner ses prix sur ceux des fournisseurs de briques conventionnelles, la startup se tourne alors vers le cuir et le mobilier. Depuis, l’entreprise a réalisé des partenariats stratégiques avec d’influentes universités américaines telles que Berkeley, Stanford et Columbia. « Les champignons vont êtres les principaux moteurs du monde industriel dans les prochaines années », affirme Drew Endy, professeur en bio-ingénierie à l’Université Stanford.
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Désormais, la start-up souhaite fabriquer des prototypes de produits en proposant son cuir à des artisans. Des accords avec des fabricants de chaussures ont déjà été conclus afin de mettre les premiers produits sur le marché d’ici 2017. MycoWorks envisage également automatiser sa production pour réduire ses coûts et faire concurrence au cuir animal. « J’ai la preuve que la technologie que nous avons développée fonctionne, le plus dur reste maintenant de convaincre l’opinion publique qu’il s’agit d’une réelle alternative » explique Philip Ross sur le site web de l’entreprise.
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