Stratégie énergétique : des réactions en demi-teinte
Malgré certaines déceptions, la politique énergétique du Québec rendue publique la semaine dernière par le premier ministre Jean Charest et le ministre des Ressources naturelles et de
Si les grandes orientations telles que l’efficacité énergétique, le développement de l’éolien et la diversification des approvisionnements en pétrole et gaz naturel annoncées par Québec trouvent un écho favorable, plusieurs bémols ont toutefois été émis. Pour l’Association canadienne de l’énergie éolienne (ACEE), l’implication du gouvernement dans cette industrie pourrait être plus importante, rappelant des exemples européens probants, tels que l’Espagne qui satisfait 8% de sa demande totale en électricité par l’énergie éolienne, ou le Danemark où cette part s’élève à 18%. Selon les objectifs de la politique énergétique, en 2015, l’éolien québécois satisfera 4 à 5% de la demande totale en électricité ; l’ACEE croit qu’il est possible d’atteindre 10%.
L’Association de l’aluminium du Canada a déclaré appuyer « sans réserve la relance accélérée des grands projets hydroélectriques et la place qui est faite à l’éolien. » Elle souhaitait néanmoins que la stratégie prévoie des tarifs industriels concurrentiels à l’échelle mondiale et des modalités pour en assurer la prévisibilité. De plus, elle s’étonne que l’octroi de blocs énergétiques aux très grands consommateurs soit assujetti à des règles plus contraignantes que pour les autres grands consommateurs industriels de moins de 50 MW.
Les groupes environnementalistes ont eux aussi fait état des aspects positifs de la politique énergétique. Équiterre et Greenpeace ont notamment salué les initiatives dans le domaine de l’éolien « communautaire » qui permettront aux municipalités et aux Premières nations d’avoir accès à cette source d’énergie propre et à faible coût. D’autres aspects de la politique sont en revanche plus négatifs selon les deux ONG, qui ont dénoncé une certaine « timidité » de la part du gouvernement « à prendre résolument le tournant du développement durable et à atteindre les objectifs du Protocole de Kyoto. » Par exemple, les deux organismes ne voient pas d’un très bon oeil le développement des combustibles fossiles, qu’il s’agisse de l’exploration gazière du Fleuve St-Laurent, ou de l’exploration pétrolière ou celle des ports méthaniers. »Comme nous l’avons déjà fait dans le cas du Suroît, nous allons démontrer que ces filières n’ont pas leur place au Québec« , a déclaré Hugo Séguin, coordonnateur communication et changements climatiques chez Équiterre.
De leur côté, l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Stratégies Energétiques ont applaudi l’annonce à l’effet que le secteur pétrolier sera dorénavant doté d’objectifs importants d’efficacité énergétique, soit une réduction de 10% de sa consommation. Même accueil favorable pour les objectifs d’économies d’énergie d’Hydro-Québec Distribution, qui doubleront en 2015 par rapport à ceux de 2010, et tripleront dans le cas des distributeurs gaziers. De plus, pour les deux groupes, l’entrée en vigueur en 2008 de nouvelles règles de construction rendant obligatoires les mesures d’efficacité énergétique faisant déjà partie du programme facultatif Novoclimat était une mesure « attendue depuis longtemps.«
Mais les deux groupes environnementalistes se sont dits déçus du refus du gouvernement de permettre à Hydro-Québec de développer des projets éoliens, industrie qui est, selon eux, « la grande perdante de la nouvelle stratégie énergétique, avec seulement 500 MW de plus d’annoncés d’ici 2015 et une absence inexplicable de
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