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Rona: l'éco-influence du détaillant

Par André-Anne Cadieux | 18 octobre 2012 | Entrevue

Les grands détaillants ont un rôle important à jouer pour sensibiliser aux enjeux de développement durable, tant les manufacturiers que les consommateurs. Normand Dumont, vice-président Développement durable, nous présente comment Rona aborde cette question.

Quelles ont été les premières concrétisations de l’approche RSE chez Rona?
Nous avons d’abord déterminé l’empreinte carbone de notre entreprise : l’analyse de cycle de vie a démontré que notre plus grand impact provient des produits que nous vendons. Pour y remédier, nous avons revu notre politique d’approvisionnement en produits du bois et mis en place une politique d’achats responsables, de même qu’une nouvelle politique d’emballage. D’ailleurs, la pensée cycle de vie est devenue la plateforme à partir de laquelle nous avons développé toutes nos actions et initiatives en matière de développement durable. Cela a notamment permis la création d’une ligne de produits écoresponsables basée sur l’analyse du cycle de vie.

L’adoption en 2008 de votre politique de bois responsable a constitué une étape importante. Rappelez-nous la teneur de ce projet.
Nos achats dans ce domaine constituent une part importante de notre impact environnemental. En 2008, 2 % du bois que nous achetions était certifié FSC. Notre objectif était d’augmenter cette proportion à 25 % en 2012 ; nous l’avons dépassée dès 2010. D’ailleurs, Greenpeace a affirmé publiquement que nous avions la politique la plus exigeante en Amérique du Nord dans ce domaine.
Bien sûr, cette nouvelle approche a exigé des adaptations. Dans certains cas, nous avons simplement dû modifier notre plan d’achats. Mais il a également fallu travailler avec nos fournisseurs: puisque nous achetons de grandes quantités de bois, ils ont accepté d’effectuer des changements. Ainsi, bien qu’un bois certifié FSC soit plus cher à produire, le prix de vente pour nos clients est demeuré inchangé. Nous avons réussi cela en signant des partenariats à long terme avec nos fournisseurs: en augmentant nos volumes d’achats auprès d’eux, nous avons réussi à maintenir les prix. Cela leur permettait d’amortir leurs investissements.

La consommation responsable est un enjeu qui vous concerne directement en tant que détaillant. Quelle est votre approche à ce sujet?
Nous voulons devenir la référence en rénovation et construction écologique dans notre industrie au Canada. Nous avons développé un guide à cet effet et nous formons notre personnel dans cette optique. De plus, nous offrons une grande gamme de produits "écologiques". Mais nos employés pourront aussi conseiller les consommateurs sur la construction écoresponsable, et notamment sur la façon de récupérer les matériaux qui sont retirés pendant la rénovation. Nous souhaitons également que nos employés accompagnent les clients dans cette démarche de consommation "responsable": nous ne suggérerons pas le plus gros BBQ disponible à un client qui habite dans un condo.

Quels sont les principaux obstacles auxquels Rona fait face en matière de RSE?
Notre principal obstacle est notre capacité à bien vulgariser notre approche auprès de la clientèle. Nous devons entre autres bien communiquer aux consommateurs l’importance de choisir un produit basé sur l’analyse du cycle de vie. Dans le cas de notre politique de bois, nous devons expliquer la pertinence d’acheter un produit certifié. Mais généralement, le public est à l’écoute: à tarif égal, les consommateurs souhaitent acheter plus "vert". Il suffit de prendre le temps de bien communiquer. Et bien sûr de bien former nos employés sur ces pratiques.

Quels sont vos prochains défis en matière de RSE?
Cela passera notamment par une plus grande efficacité énergétique dans l’ensemble de notre réseau, tant sur les plans de la logistique que de l’immobilier. Alors que nous déployons déjà d’importants efforts dans nos magasins, nous allons optimiser notre flotte de camions, qui constitue une bonne part de notre empreinte carbone. Nous sommes en train de mettre en place un système de gestion des transports, qui vise à optimiser les chargements et les routes de nos camions. Par exemple, quand nous effectuons une livraison dans une région éloignée du Québec, nous voulons nous assurer que le camion revienne avec un chargement, plutôt que vide. Pour y parvenir, nous avons déjà signé des ententes avec des entreprises qui ne sont pas liées à nos activités, afin d’assurer la livraison de leurs marchandises à Montréal lors du retour de nos camions. Les revenus que nous tirons de ces ententes contribuent à amortir nos coûts. Quand on dit que le développement durable est payant, c’en est un bon exemple.

– Propos recueillis par Patrick Bellerose

Cette entrevue est extraite de la publication Développement durable 2022, dans laquelle une vingtaine de grandes entreprises (Alcoa, Bell, Bombardier, Cascades…) exposent leur vision d’affaires éco-responsables. Normand Dumont sera par ailleurs conférencier dans le cadre de Momentum, le 30 octobre prochain.


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