Quand les villes retirent… l'asphalte
Une quinzaine de villes canadiennes se sont déjà lancées dans des projets «anti-asphalte». (suite…)
Sous les Pavés est une initiative du Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) qui amorçait il y a deux ans ce projet de déminéralisation participative. Son objectif: encourager citoyens et organisations à retirer l’asphalte ou le ciment des places publiques et autres surfaces à vocation communautaire en vue de renforcer la résilience face aux changements climatiques.
La déminéralisation permet en effet de créer des surfaces plus absorbantes lors de pluies intenses – qui sont de plus en plus fréquentes, tout en diminuant les débits de pointe des eaux pluviales dans les égouts et leur reflux dans les cours d’eau. Cette démarche permet par ailleurs de réduire les îlots de chaleur grâce aux espaces verts garnis d’arbres et autres végétaux qui y sont ensuite aménagés.
Aires de stationnements, cours d’école, espaces à proximité de HLM ou de centres d’hébergement, douze projets ont ainsi vu le jour en zones urbaine et rurale à travers le Québec, de Gatineau à Shawinigan, en passant par Montréal et Salaberry-de-Valleyfield. «Quatre écoles primaires sont notamment impliquées et c’est un véritable succès, souligne Delphine Chalumeau, chargée de projets et développement au CEUM. Sous Les Pavés leur permet de s’ouvrir à leur quartier par la création d’un milieu de vie, d’un espace de détente ou d’activité dans un endroit ombragé, destiné autant aux élèves qu’aux résidents du quartier. Ce sont de beaux projets qui permettent aux gens de tisser des liens entre eux, autour d’une école.»
Côté stationnements, une simple reconfiguration et un désalphatage minimal pour aménager des chemins champêtres peuvent parfois suffire à revitaliser ces lieux tout en conservant leur capacité de stationnement.
L’expérience acquise montre en outre qu’une communauté déjà mobilisée, que ce soit un comité de citoyens ou un conseil d’établissement, facilite la réalisation d’un projet. «Notre apprentissage démontre surtout qu’il n’y a pas de recette miracle: il faut être flexible, et se rattacher aux besoins et activités de la communauté.» Les enjeux sont en effet différents entre un projet en milieu urbain et un autre plus rural. Pensons à Montréal où le développement d’espaces verts s’impose logiquement, tandis qu’à Saint-Patrice-de-Beaurivage l’aménagement de la place de l’église située aux alentours de boisés requiert davantage une approche «sociale», comme établir des liens avec les activités de l’église à travers un espace de célébration des mariages par exemple. D’où l’importance de travailler conjointement avec des organisations locales, comme les Conseil régionaux de l’environnement, qui connaissent les dynamiques et les besoins de leur territoire.
«Sous Les Pavés cible les espaces publics, mais nous encourageons tout le monde à s’approprier ce concept. C’est pour cela que nous venons de publier un guide tiré de notre expérience dans six régions du Québec.» Du pourquoi au comment, le guide De l’asphaltage au milieu de vie propose étape par étape les meilleures pratiques pour réaliser un projet de son démarrage à son inauguration. Outre les groupements de citoyens, les municipalités et autres organismes environnementaux locaux, ce guide s’adresse également aux entreprises soucieuses d’offrir à leurs employés un espace extérieur par l’aménagement d’un stationnement plus «vert» par exemple. Une démarche susceptible de jouer en faveur de la rétention des employés, tout en contribuant à la réduction des îlots de chaleur, encore trop nombreux notamment dans les zones industrielles.
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