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Quand consommation rime avec esclavagisme

Par André-Anne Cadieux | 17 janvier 2013 | International

Le site Slavery Footprint retrace de façon visuelle les liens existant entre le travail forcé et la plupart des produits de consommation courante.

Justin Dillon, entrepreneur, conférencier et réalisateur, a fondé en 2011 Slavery Footprint, un organisme à but non-lucratif dans le but d’éliminer le travail forcé, le trafic humain et l’esclavagisme moderne en sensibilisant le public à cette cause.

Le site permet ainsi aux consommateurs de voir comment leurs habitudes d’achats sont directement liées à l’esclavagisme moderne.

Rappelons que l’esclavagisme existe aujourd’hui sous diverses formes: le terme réfère entre autres aux individus détenus ou obligés de travailler, sous peine de violence physique ou mentale. Sont également considérés comme des esclaves, les individus déshumanisés, ou traités comme de la "marchandise", soit achetés et vendus comme des "propriétés". De même que les cas de servitude (pour rembourser des dettes par exemple), de recrutement illégal ou encore de mariages précoces et forcés.

Justin Dillon vise donc à conscientiser les consommateurs à ce problème, puisqu’ils sont bien souvent, sans le savoir, eux-mêmes "complices" de cet esclavage moderne. Pour définir cette "empreinte", le site pose une série de questions relatives au mode de vie et habitudes de consommation: la taille de son espace de vie, le genre de nourriture consommée, etc. L’application, qui contient de l’information sur les matières premières de plus de 400 produits (de la fécule de maïs aux matières contenues dans les vêtements), décompose ensuite les données reccueillies selon les matières premières qui sont utilisés pour fabriquer ces biens. Finalement, en se basant sur les données du Trafficking in Person Report et du Freedom House Index, le site attribue une note, ou plutôt un "nombre d’esclaves" relié aux habitudes de consommation.

À titre d’exemple, des pilules ibuprofène usent en moyenne d’un peu plus d’un individu esclave (1.2) dans leur fabrication et même un simple martini obtient un résultat de 0,9. Selon Justin Dillon, toutes sortes de produits se retrouvent liés à l’esclavagisme dû au fait que la plupart des entreprises achètent les composants de base auprès des mêmes fournisseurs.

La bonne nouvelle: lorsque le consommateur s’apprête à acquérir un bien, la version mobile du site peut l’aviser s’il existe une alternative plus responsable. Il peut également prendre la photo de l’empreinte d’un produit et l’envoyer à la compagnie manufacturière, accompagnée d’une lettre générée automatiquement pour exiger d’elle de ne plus avoir recours au travail forcé.

En décembre 2011, Slavery Footprint était récipiendaire d’une subvention de 1,8 millions $ de Google.org, qui finançait la création d’initiatives de lutte contre l’esclavage moderne aux États-Unis et à l’étranger.


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