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L'écoconception: un levier pour la performance des entreprises

Par André-Anne Cadieux | 22 janvier 2009 | Recherche

Les entreprises qui tiennent compte de l’impact environnemental de leurs produits lors de leur conception en retirent des bénéfices financiers et extra-financiers. C’est la conclusion à laquelle arrive une étude menée dans le cadre d’une collaboration France-Québec : initiée par la Chambre de commerce de Saint-Etienne (France) et l’Institut de développement de produit (Québec), elle porte sur les bénéfices et retombées de l’écoconception. Pour cela, quatre universités (dont HEC Montréal et l’Université de Montréal) se sont intéressées à une trentaine d’entreprises ayant une expérience plus ou moins longue en la matière : Cascades, Liberté, Bain Ultra, le Zoo de Granby et Biscuits Leclerc figurent parmi les 15 Québécoises étudiées.

Ainsi, parmi ces 30 entreprises (parmi lesquelles figurent également Steelcase, Lafuma, Rowenta, etc.), 26 ont augmenté leurs profits grâce l’écoconception (via une augmentation des ventes du produit) et 17 ont réduit leurs coûts variables de production (diminution des matières premières utilisées et/ou réduction de la consommation d’énergie). Comme le rapporte le document, les bénéfices liés à l’écoconception peuvent également être d’ordres extra-financiers : stimulation de la créativité au sein de l’entreprise, augmentation de la motivation et de l’engagement des employés à l’égard du produit et de l’entreprise, utilisation d’arguments écologiques dans les communications externes, amélioration de l’image de marque, développement de la notoriété, etc. Dans certains cas, l’écoconception d’un produit a même stimulé une démarche plus générale de développement durable.

D’ailleurs, dans sa conclusion, le rapport dresse le portrait des quatre niveaux d’implication des entreprises à l’égard de l’écoconception, et les retombées qui y sont associées :

  1. L’écoconception en tant qu’activité anecdotique : ces entreprises en sont à leur balbutiements en écoconception, certaines démarches étant basées sur une analyse de cycle de vie (ACV), mais pas toutes. Il est difficile de prédire si ces entreprises poursuivront leur expérience en écoconception, même si le produit qu’elles ont développé a été un succès commercial.
  2. Démarche systémique de l’écoconception : ces entreprises sont convaincues des avantages de réfléchir en termes d’écoconception dans leur développement de produit et ont souvent implanté des méthodologies d’ACV ou analogues. Certaines pratiquent l’écoconception depuis assez longtemps (plus de 10 ans) et commencent à introduire d’autres éléments de développement durable dans leur organisation. La démarche reste toutefois centrée sur le produit (ou service).
  3. Démarche développement durable : pour ces entreprises, la prise en compte de l’environnement s’inscrit dans une véritable démarche de développement durable, qui prend également en considération les volets social, sociétal et économique. L’écoconception est donc un élément parmi d’autres.
  4. Entreprises fondées sur l’écoconception : ces entreprises ne font que des produits respectueux de l’environnement, leurs dirigeants sont fortement impliqués personnellement en matière de protection de l’environnement. Dans plusieurs cas, ces entreprises sont particulièrement rentables.

Outre le rapport, le site Eco-conception.fr recense les fiches détaillées des 30 entreprises étudiées, expose les principes de l’écoconception et propose également une auto-évaluation. Pour télécharger le rapport complet, cliquer ici.


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