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Le gaspillage alimentaire, grand émetteur de CO2?

Par André-Anne Cadieux | 11 septembre 2013 | International

C’est plus d’un milliard de tonnes de nourriture, soit environ un tiers de la production alimentaire totale mondiale, qui est gaspillé annuellement. Présentant un enjeu majeur non seulement au plan économique, la problématique présente aussi des répercussions importantes vis-à-vis des ressources naturelles dont l’humanité dépend pour se nourrir, selon un nouveau rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations) paru hier.

Ce rapport intitulé Food Wastage Footprint: Impacts on Natural Resources, constitue la première étude qui se penche sur les impacts écologiques des pertes alimentaires, évalué à 1,3 milliard de tonnes par an, à l’échelle mondiale. Analysant en outre les conséquences de cette perte sur le climat, la gestion de l’eau, de la terre, et sur la biodiversité, le rapport apporte plusieurs conclusions et livre des recommandations tant pour les acteurs de l’agroéconomie que les distributeurs alimentaires. Parmi les grandes conclusions du rapport :

  • La nourriture produite mais non consommée gaspille 250 km cube d’eau, soit un volume équivalant au débit annuel du fleuve Volga en Russie, en plus d’être responsable du rejet dans l’atmosphère de 3,3 gigatonnes de gaz à effet de serre, soit environ la moitié des GES des États-Unis.
  • 54 % des pertes sont enregistrées aux étapes de production, de récoltes et de stockage des aliments. Le reste relève du gaspillage relève de la préparation, de la distribution ou de la consommation. Dans les pays riches, c’est au stade de consommation que les pertes prédominent.
  • La culture de céréales contribue grandement au réchauffement climatique notamment en raison de l’usage de fertilisant. Ce sont aussi les pertes de céréales dans les pays d’Asie qui seraient les plus significatives en terme de bilan carbone, de gaspillage d’eau et d’occupation de terres.
  • Du côté des pertes en eau, l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine sont responsables des plus grandes pertes.

Outre ses impacts environnementaux, notons que le rapport estime que les conséquences économiques directes sur les producteurs s’élève à environ 750 milliards de dollars par an. En complément de l’étude, la FAO a également publié des recommandations afin d’aider à réduire les pertes et gaspillage alimentaires à toutes les étapes de la chaine de production. Des projets de gouvernements nationaux et locaux, d’agriculteurs, d’entreprises, et de consommateurs faisant face cette problématique, sont ainsi montrés en exemple. La FAO y suggère notamment aux pays riches de revoir les infrastructures de stockage et de transport.

« Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et la FAO ont reconnu les pertes et gaspillages alimentaires comme une grande occasion d’effectuer la transition vers une économie verte mondiale inclusive, sobre en carbone et reposant sur une utilisation rationnelle de ressources. Le rapport de la FAO met en lumière les multiples avantages pouvant en dériver – souvent, par l’adoption de mesures simples et réfléchies au niveau des ménages, des détaillants, des restaurants, des écoles et des entreprises – en contribuant ainsi à un environnement durable, à des améliorations d’ordre économique, à la sécurité alimentaire et à la réalisation du Défi Faim Zéro lancé par le Secrétaire général de l’ONU« , renchérit Achim Steiner, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Directeur exécutif du PNUE.

« Nous sommes tous appelés – agriculteurs et pêcheurs, industriels de l’agro-alimentaire et grande distribution; gouvernements locaux et nationaux, consommateurs individuels – à faire des changements à tous les maillons de la chaîne alimentaire pour éviter les gaspillages, et, quand ce n’est pas possible, à réutiliser ou recycler la nourriture« , souligne le Directeur général de la FAO José Graziano da Silva. « Nous ne pouvons tout simplement pas permettre qu’un tiers de toute la nourriture que nous produisons soit gaspillée ou perdue à cause de pratiques inadéquates lorsque 870 millions d’êtres humains sont affamés chaque jour « , ajoute-t-il.

Pour consulter le rapport, cliquer ici.


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