Le climat oblige l’industrie touristique à revoir ses stratégies d’affaires
Une première étude québécoise lève le voile sur l’impact des changements climatiques sur le tourisme et les façons dont ce secteur doit s’adapter.
Menée par la Chaire de tourisme Transat de l’ESG UQAM, en collaboration avec le consortium sur la climatologie régionale Ouranos, l’étude vise à sensibiliser les acteurs du tourisme aux nouvelles réalités qui influent sur leur industrie, telle que la décroissance des activités hivernales et l’augmentation des activités estivales. La recherche souligne notamment l’importance de revoir les stratégies d’affaires de cette industrie, afin de compenser pour les pertes hivernales. L’étude s’est basée sur deux régions: les Laurentides et les Cantons-de-l’Est.
En vue de mieux répondre à ce nouveau contexte, l’étude propose notamment quelques pistes de réflexions et de solutions, entre autres :
- L’industrie touristique, souvent dépendante de la communication médiatique des conditions météorologiques, devrait se munir d’outils scientifiques mieux ciblés afin de donner des probabilités plus fiables et précises. Par exemple, au lieu d’annoncer 40% de probabilité d’averses, déterminer les heures où les averses sont plus probables;
- Mettre de l’avant les activités écologiques déjà en place et développer une démarche cohérente de l’"éco-station";
- Adopter une stratégie pour devenir un véritable "éco-village", par exemple en étendant les zones piétonnes et en créant des parcs de stationnement en dehors du village ou en souterrain, en proposant des services de navettes pour les résidents et surtout des autobus scolaires pour les enfants de la station;
- Progressivement passer à un tourisme quatre-saisons, avec des "mini-saisons" qui pourraient être étendues par la suite.
- Créer un centre d’affaires ouvert à l’année basé sur le télétravail dans un site dédié où les activités bénéficieront d’un effet de synergie.
Le document propose également des études de cas de différents pays ayant adapté leurs stratégies d’affaires en lien avec les changements climatiques, tels que la Suède, la région des Alpes (France, Allemagne, etc.) et l’Écosse. L’analyse note aussi que la plupart des actions en cours dans l’industrie relèvent davantage de mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre que de mesures d’adaptation, par manque de ressources humaines et financières adéquates.
La recherche a impliqué 300 intervenants touristiques, dont 200 issus d’entreprises privées. Plusieurs activités saisonnières et attraits touristiques extérieurs ont fait l’objet de l’étude: camping, golf, motoneige, parc national, parc aquatique et thématique, ski alpin et ski de fond.
"Cette collaboration unique entre les secteurs privé, public et le monde scientifique a permis de mesurer les conséquences réelles sur le terrain et de comprendre comment mieux gérer l’impact du climat dans le futur ", explique Alain Bourque, directeur des programmes scientifiques chez Ouranos.
Pour consulter l’étude, cliquer ici.
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