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L’approvisionnement responsable en 5 questions

Par André-Anne Cadieux | 10 décembre 2013 | Entrevue

De l’identification des éco-produits à la relation avec les fournisseurs, quels sont les défis et les avantages d’une démarche d’approvisionnement responsable? Anne-Marie Saulnier, consultante et formatrice au Campus Novae, répond à nos questions.

En quoi consiste l’approvisionnement responsable?
Cela consiste principalement en des pratiques de consommation plus responsables au sein des entreprises et des organisations publiques. Cette démarche permet de mettre en place des pratiques d’achats plus respectueuses de l’environnement et de la société. Les produits qui en sont issus sont donc plus respectueux de l’environnement, mais voient aussi à respecter les droits des travailleurs et des communautés. 

Y a-t-il des industries qui sont plus visées que d’autres par cette démarche?
Elle s’adresse à toutes formes d’entreprises, de toutes les industries ainsi que les gouvernements et institutions publiques. Les organisations publiques et gouvernementales sont pour leur part mobilisées au niveau international dans le cadre d’un programme des Nations Unies visant à ce que chaque pays se munisse d’un plan d’approvisionnement responsable. Ils peuvent ainsi jouer un rôle de modèle et avoir un effet d’entrainement sur les marchés. Les entreprises sont appelées à en faire autant: dans un cheminement de responsabilité sociale et de développement durable, elles doivent s’assurer que leurs produits ou services soient plus durables. Elles ont toutes, en quelque sorte, un devoir d’exemplarité.

Quels risques une organisation court-elle en cas de manquement en matière d’approvisionnement responsable?
Une des valeurs ajoutées de l’approvisionnement responsable, et qui constitue également un facteurs de motivation pour les entreprises, c’est justement une meilleure gestion des risques. Une entreprise qui fait face à des problèmes environnementaux ou dont les fournisseurs ne respectent pas l’environnement peut en subir de lourdes conséquences. Nous l’avons vu à Lac-Mégantic. C’est un cas où l’entreprise n’avait pas de pratiques responsables pour assurer la livraison d’un produit sensible de façon sécuritaire. Ce cas illustre plusieurs conséquences: les risques environnementaux, les risques d’interruption de la chaine d’approvisionnement, les dédommagements à payer, la mauvaise presse, etc.

Un autre cas dont on parle encore énormément, c’est ce qui s’est passé au Bangladesh avec l’industrie textile. L’image de plusieurs entreprises canadiennes en ont souffert gravement, en plus d’avoir dû dédommager les travailleurs dont les droits n’étaient pas respectés. Si des démarches avaient été mises en place préalablement, plusieurs problèmes auraient pu être évités, les risques liés à l’image aurait pu être mieux gérés et l’impact financier également mieux contrôlé…

Outre la gestion des risques, quel intérêt implanter une telle démarche représente-t-il?
Les entreprises ont intérêt à mettre sur le marché des biens qui sont plus responsables, notamment pour répondre aux besoins du consommateur. Dans le dernier « Baromètre de la consommation responsable » récemment rendu public, on voit que le consommateur québécois privilégie les entreprises qui respectent l’environnement et qui sont capables de démontrer qu’elles ont un comportement responsable. Les consommateurs sont de plus en plus attentifs à ces engagements corporatifs; ils ont d’ailleurs mentionné qu’ils s’attendaient à ce que les détaillants mettent sur le marché des produits plus durables.

A quels défis font face les entreprises qui envisagent l’approvisionnement responsable?
Nous avons interrogé les entreprises sur la question. Le premier défi est lié au coût: il y a encore cette perception que d’acheter « durable » coûte plus cher. Nous travaillons à démontrer que ce n’est pas le cas – il y a de plus en plus de produits durables qui ne présentent aucun coût supplémentaire pour l’entreprise. Beaucoup d’acheteurs mentionnent aussi avoir une compréhension plus ou moins claire de ce qu’est l’approvisionnement responsable. Ils se questionnent surtout sur qui sont les fournisseurs responsables et quels sont les produits responsables disponibles sur le marché. Ils faut donc sensibiliser, communiquer davantage les outils existants et travailler à mettre en relation fournisseurs et acheteurs. Le défi n’est donc plus de créer les outils, mais de faire en sorte que les acheteurs les connaissent et apprennent à les utiliser. Ce sera notre principal défi au Québec en 2014.

Anne-Marie Saulnier sera formatrice lors de la prochaine formation Novae sur l’approvisionnement responsable qui se tiendra le 27 janvier 2014. Pour en savoir plus, cliquer ici. 


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