La nature montréalaise vaut plus de 4 milliards$
Les milieux naturels du grand Montréal procurent des "biens et services" écologiques d’une valeur de 4,29 milliards de dollars par an.
C’est ce que révèle une étude de la Fondation David Suzuki et Nature-Action Québec. Celle-ci se penche en effet sur la valeur économique, quoique non marchande, des bienfaits des écosystèmes pour l’être humain; par exemple, en apportant les resources nécessaires aux activités récréotouristiques ou encore en réduisant les coûts associés à la protection des infrastructures (en évitant des inondations par exemple).
L’évaluation vise à donner une base de réflexion pour les décideurs et être utilisée lors de choix stratégiques lorsque ceux-ci sont en lien avec l’environnement. La zone évaluée, soit la "ceinture verte" de Montréal, représente plus de 1,7 million d’hectares et abrite la plus importante diversité biologique du Québec, avec près de 400000 hectares de forêts et boisés et 95000 hectares de milieux humides.
"En soulignant le rôle indispensable des milieux naturels à la prospérité régionale, cette étude vise à rendre compte de l’importance des milieux naturels dans le bien-être citoyen et à souligner les bénéfices économiques de la protection du patrimoine naturel, de son dynamisme et de l’accessibilité pour les communautés", peut-on lire dans l’étude.
Neuf grands "services naturels" y sont étudiés et évalués, dont la régulation du climat, la qualité de l’air, l’approvisionnement en eau, la pollinisation, l’habitat pour la biodiversité, les loisirs et le tourisme, et le contrôle biologique.
On y mentionne que la valeur du service d’approvisionnement en eau de qualité par les milieux naturels est évaluée à 427 millions$ par année. La contribution des écosystèmes dans les services de "loisirs et tourisme" se chiffrerait quant à elle à 1,07 milliard$ par an. Également, la protection qu’offrent les écosystèmes, par exemple contre les inondations, pèserait actuellement moins sur le plan économique, mais "évite des dépenses de protection et de remplacement pour des infrastructures endommagées", valant environ 165 millions$ par an. Une valeur qui, selon les auteurs, augmentera sans doute au cours des prochaines années en raison des changements climatiques et de leurs impacts.
La valeur totale de ces "services écosystémiques" atteint 4,3 milliards$ annuellement. "Le problème est qu’actuellement, par défaut, c’est la valeur zéro qui est appliquée, dit Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. Un milieu humide en banlieue de Montréal ne vaut rien jusqu’à ce qu’il soit remblayé et prêt à accueillir un développement immobilier."
L’étude veut réaffirmer l’urgence de mettre en oeuvre des "mécanismes redistributifs", par exemple en instaurant un système pouvant compenser pour les services écosystémiques et contribuant à leur préservation. "Il s’agit là évidemment d’un enjeu politique sensible, mais qui mériterait d’être abordé explicitement par les décideurs."
Pour consulter le rapport, cliquer ici.
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