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La France veut bannir l'huile de palme

Par André-Anne Cadieux | 15 novembre 2012 | International

La France vient d’adopter un amendement visant à tripler la taxe sur l’huile de palme, accusée d’être nocive pour la santé et pour l’environnement.

Forte en acides gras trans, et souvent hydrogénée, l’huile de palme est pointée du doigt par le gouvernement français pour ses effets néfastes sur la santé: elle accroitrait les risques de maladies cardiovasculaires et augmenterait le taux de cholestérol dans le sang. Cette huile produite principalement en Asie du sud-est, en Indonésie et en Malaisie notamment, est également une cause de déforestation. "Il est estimé que 85% des forêts de Sumatra, une île de l’Indonésie, ont été déboisées à cause du commerce de bois et la conversion en plantation de palmier à huile. Pour Bornéo, la Banque Mondiale prédit que l’ensemble des forêts de plaines hors zone protégée disparaîtra dans le courant des prochaines années. Le gouvernement indonésien prévoit en effet un plan d’expansion des plantations de palmier à huile de 14 millions d’hectare ", souligne la WWF. "13 millions d’hectares de forêts ont été détruits. Cela correspond à détruite un terrain de foot toute les deux secondes et demi", déplore Jérôme Frignet, de Greenpeace France.

Cette mesure sera applicable aux huiles brutes de palme, de coprah ou de palmiste, ainsi qu’aux produits alimentaires importés à haute teneur en huiles végétales. La taxe s’élevant actuellement à 98,74 € par tonne d’huile de palme sera ainsi augmentée graduellement jusqu’en 2016, pour atteindre 900 €. Actuellement, cette huile se retrouve principalement dans le secteur alimentaire, mais également dans les cosmétiques, savons, produits ménagers et agrocarburants."Cette taxe s’adresse aux industriels, non pas aux consommateurs, et vise à diminuer leur usage d’huile de palme dans les produits agroalimentaires et à substituer celle-ci pour des huiles de compositions plus respectueuses pour la santé ", explique le sénateur et auteur de l’amendement, Yves Daudigny. L’huile de palme reste la moins chère sur le marché: un prix faible qui s’explique entre autres par la production du palmier à huile qui fournit environ 4 tonnes par hectare, soit 10 fois plus que le soja.

Plusieurs grandes entreprises, dont Unilever, Findus et Cadbury, ont décidé ces dernières années de cesser l’utilisation de ces huiles, suite à diverses pressions menées par des ONG telles que Greenpeace (voir ci-dessous une vidéo de Greenpeace contre la marque Dove, de Unilever).

 

 

Certaines entreprises opteraient plutôt pour l’huile de palme certifiée "durable" par la RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil). " Nous avons clairement stipulé par écrit à nos fournisseurs d’huile de palme mélangée, notamment Cargill, que nous ne tolérerons pas la présence d’huile en provenance de sources non durables dans nos achats. Nous nous sommes engagés à nous approvisionner en huile de palme uniquement certifiée durable dès 2015 ", dit Melanie Kohli, porte-parole du groupe Nestlé.

Greenpeace remet toputefois la certification en question. "Il y a un problème de traçabilité: sur 10 plantations d’une ferme, une seule peut être durable et cela suffit pour certifier la totalité de l’huile de cette ferme. La certification n’est qu’un bout de papier acheté 50 dollars la tonne par les industriels. Il y a urgence, les industriels et producteurs font de l’économie à court terme et la destruction des écosystemes aura un coût économique élevé sur le long terme", dit Jérôme Frignet.


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