Expliquez-nous en quoi consiste votre rôle. Mon travail chez CBleue consiste à conseiller nos clients d’un point de vue stratégique et opérationnel.

Je veille à les appuyer pour gérer leurs risques sociétaux, à augmenter leur acceptabilité sociale, à établir les meilleures stratégies d’engagement avec leurs parties prenantes, et à les soutenir dans leur dialogue. Je dois aussi m’assurer qu’ils répondent aux meilleurs standards internationaux en matière de responsabilité sociétale et de reporting.

Qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans votre métier? 
La profession permet de travailler de manière transversale en rencontrant une diversité de personnes dans les différentes directions d’une organisation. Ces personnes possèdent un « vécu » et des intérêts propres, ce qui fait en sorte que c’est passionnant pour le conseiller de pénétrer tous ces univers parallèles, d’apprendre à les connaître et, parfois, les faire parler le même langage. Ce qui me fait particulièrement plaisir, c’est lorsque le mandat a bien avancé et que le développement durable, les actions et les réflexes qui en découlent qui n’étaient pas spontanés pour le client au départ, sont assimilés et viennent de lui plus naturellement. On sent alors qu’on a insufflé juste ce qu’il fallait pour que le développement durable se poursuive et évolue au sein de l’organisation, de façon constructive.

Quel est votre défi de tous les jours?
Puisque notre secteur d’activité est en pleine effervescence, il faut constamment être informé des nouvelles exigences, des changements législatifs, des attentes de plus en plus élevées des parties prenantes, des modifications dans les standards et normes, et surtout se donner les bons outils pour y parvenir. Il faut aussi parfois faire face au cynisme et au scepticisme qui existent face à la responsabilité sociétale, à sa pertinence et à son retour sur investissement. Bien sûr, il faut parfois convaincre le client que nous ne sommes pas là pour « saupoudrer » le développement durable sur son organisation et dans ses communications, mais bien pour transformer ses façons de faire et de penser, et impliquer la gestion du changement.

Quel a été votre parcours pour arriver ici? 
Après des études et un début de carrière dans l’univers de la communication, mon intérêt pour la responsabilité sociétale est né de ma participation à l’organisation d’un colloque international sur le développement durable et les communications en 2006. Il s’est accru depuis dans le cadre de divers mandats en consultation. La rédaction de mon mémoire de maîtrise sur la médiatisation de la responsabilité sociale dans le secteur minier, tout comme l’expérience pratique que j’ai acquise dans les organisations à titre de conseillère ont alimenté ma réflexion sur les pratiques en évolution de plusieurs organisations.

Au sein de CBleue depuis 2009, j’ai eu la chance d’appuyer la présidente-fondatrice du cabinet, Lorraine Simard, pour le déploiement du projet-pilote BNQ 21000 dans les entreprises québécoises. Cette démarche vise l’opérationnalisation de la responsabilité sociétale d’entreprise, notamment de la norme internationale ISO 26000, dans différents secteurs. Plus de 60 entreprises impliquées dans cinq projets-pilotes couvrant des axes d’expérimentation multiples ont participé à cette démarche.

Qu’est-ce que ça « prend » pour faire ce métier?
Je dirais un savant mélange des éléments suivants : être curieux et ouvert d’esprit, être convaincant, crédible et développer ou posséder des compétences transversales en gestion, en communication et en environnement. Finalement, il faut vouloir travailler en équipe et partager une vision et des valeurs communes.

Votre message à l’intention de la relève? 
Ne craignez rien, tous les parcours peuvent aboutir en responsabilité sociétale. Surtout, n’hésitez pas à acquérir des expériences diverses. Entourez-vous des bonnes personnes possédant les bonnes expertises et dont les valeurs correspondent aux vôtres.