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Hydro-Québec : comment passer au papier écologique ?

Par André-Anne Cadieux | 21 septembre 2006 | Entrevue

Hélène Wilson, Chef Environnement chez Hydro-Québec, nous explique comment la société d’État a mis en place sa nouvelle politique d’achat de papier écologique, annoncée cet été. Cette politique prévoit que, dès l’an prochain, les 650 tonnes de papiers utilisés annuellement pour ses besoins d’impression et de reprographie seront écologiques : ils contiendront 100% de fibres recyclées post-consommation et seront certifiés FSC et non blanchis au chlore.

Hélène Wilson sera conférencière au colloque du Forest Stewardship Council, intitulé « Comment le papier certifié peut-il contribuer à votre entreprise ? », qui se tiendra le 29 septembre au Centre des Sciences de Montréal (pour s’y inscrire, cliquer ici). À quelques jours de l’événement, elle nous donne un avant-goût de sa présentation et nous explique comment cette politique a été mise en place.

D’où est venue la décision de se doter d’une telle politique d’achat ?
Notre président, Thierry Vandal, avait reçu une demande de Greenpeace Québec concernant le papier d’approvisionnement et le papier jetable. Pour le premier, Greenpeace nous demandait de passer graduellement à du papier 30% post-consommation en 2005, 70% en de 2006, pour finalement atteindre 100% en 2007. Concernant les papiers jetables, on nous demandait d’atteindre 50% de post-consommation d’ici à 2008. Tous ces papiers devaient également être certifiés FSC et ne pas être blanchis au chlore.
Nous avons entrepris une analyse pour ces deux papiers, afin d’évaluer la faisabilité de ce changement, notamment en ce qui avait trait à nos contrats actuels avec nos fournisseurs et aux éventuels problèmes techniques.

En quoi a consisté précisément cette période d’analyse ?
Nous nous sommes d’abord assurés de la fiabilité d’approvisionnement. En outre, nous avons choisi de passer directement à un papier 100% post-consommation, sans les étapes intermédiaires de 30% et 70%, car un tel papier était déjà disponible. De plus, le contrat avec nos fournisseurs nous permettait d’évoluer vers ce papier.
Nous avons ensuite évalué la qualité d’impression et la satisfaction des utilisateurs à l’interne. Pour cela, nous leur avons envoyé des échantillons afin qu’ils effectuent des tests et avons sondé leurs résultats, qui se sont tous avérés concluants.
Enfin, nous avons effectué des tests avec nos fournisseurs d’imprimantes et de photocopieurs qui nous ont tous confirmé que cela concordait avec leurs garanties de qualité et qu’ils seraient donc en mesure de respecter leurs engagements. Nous avons ainsi pu mettre en place ce nouveau papier sans devoir changer le moindre fournisseur.
Nous n’avons donc pas rencontré de véritables problèmes. C’est plutôt une question de travail et de temps pour organiser, tester et structurer ces changements. Cela s’est étalé sur un an : la demande a été reçue en mai 2005, nous avons pu annoncer officiellement notre engagement en juin 2006.

Cette politique sera effective au 1er janvier ?
Oui. Nous avons un contrat avec un fournisseur de papiers qui se termine en juillet 2007, mais nous avons passé une entente avec lui : nous passerons tout de même au nouveau papier dès janvier, en tenant toutefois compte de la hausse de tarif. Cela signifie que nous pourrons faire nos achats dans le cadre de cette nouvelle politique et, parallèlement, entre janvier et juillet, nous écoulerons ce qui nous reste de papier qui n’y est pas conforme.

Pour une entreprise, comment se justifie le passage à un papier plus cher ?
Cela fait partie de nos choix verts et de notre orientation en terme de développement durable. La hausse est d’environ 7%, ce qui n’est pas très significatif. Ce choix est un engagement de notre entreprise, de notre président. On se dit que, avec un tel volume, Hydro-Québec aura certainement une influence sur le marché ; il n’est pas sûr que cette différence de 7% se retrouvera encore dans les prochains contrats. Le marché va continuer d’évoluer.

Comment cette politique est-elle communiquée à l’interne ?
Parallèlement aux communications externes, nous avons envoyé un communiqué à l’ensemble de nos employés, et notamment à ceux qui avaient participé aux diverses évaluations. Ce sujet fera également l’objet d’articles dans nos bulletins internes et dans notre rapport de durabilité. Une telle décision est d’ailleurs très importante pour nos employés qui sont très demandeurs d’initiatives environnementales et de récupération. Nous sommes d’ailleurs sur le point de démarrer plusieurs projets en vue de récupérer l’ensemble des résidus institutionnels produits par Hydro-Québec (des programmes existent déjà pour les résidus industriels).

Quelle est la prochaine étape d’Hydro-Québec en matière de papier écologique ?
Cette politique concerne plus de 40% de notre utilisation interne. Tous nos rapports — rapport annuel, rapport de durabilité, etc. — produits à l’externe sont également sur du papier 100% post-consommation. Il nous reste donc certaines factures et enveloppes qui contiennent actuellement 50% de post-consommation. Le papier pour les factures nous arrive en rouleaux et est découpé par notre centre d’impression interne, nous devons donc faire une étude plus approfondie avec nos fournisseurs. Nos autres publications, guides et questionnaires contiennent tous une part de post-consommation. L’objectif est de passer tous ces documents au papier 100% post-consommation.


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