Économie de partage: "Faire évoluer les modèles d'affaires par la recherche de sens"
Antonin Léonard, grand précurseur et spécialiste de l’économie collaborative, nous explique pourquoi toute entreprise devra bientôt s’adapter à cette tendance émergente. Novae a rencontré en début de semaine le cofondateur de Oui Share, organisation française qui oeuvre à l’émergence de l’économie collaborative, à l’occasion de la 4e journée de réflexion sur la consommation responsable qu’organisait l’Observatoire de la consommation responsable de l’UQAM.
L’économie collaborative est en plein essor. Comment l’entreprise « traditionnelle » se positionne-t-elle face à ce mouvement?
On note trois types de réactions face à l’économie collaborative. La plus « protectrice » est le développement de lobby pour contrer ces nouvelles pratiques, une réaction très présente notamment dans les secteurs comme le tourisme et la mobilité, où les méthodes de consommation ont évolué rapidement. Certaines entreprises choisissent plutôt de surfer sur ces valeurs émergentes et de communiquer leurs actions « collaboratives » de la même manière que, vers la fin des années 90, les entreprises misait sur le concept de développement durable et sur une image verte. Finalement, certaines compagnies décident de réellement innover et de faire évoluer leur culture d’entreprise en concluant des partenariats avec des start-ups ou en y investissant. Ces collaborations externes sont déroutantes pour certaines entreprises plus fermées, qui ont plutôt une culture du secret. Les compagnies qui s’intéressent au collaboratif font évoluer leurs pratiques et se penchent sur des enjeux de responsabilité sociétale et de recherche de sens dans leur modèle d’affaires.
Des exemples de ces nouvelles manières de faire chez les grandes entreprises?
Il y a encore peu d’aboutissements de ces pratiques, mais la Maif et la SNCF, toutes deux partenaires de OuiShare, sont des exemples intéressants. La Maif, une compagnie d’assurances, a pris le parti des pratiques de l’économie du partage, qui implique de nouveaux usages et de nouveaux risques. Elle a réagi à cette réalité en offrant des produits assurantiels adaptés. La SNCF, un opérateur de train, travaille sur des alternatives en mobilité après avoir constaté l’essor d’Uber et le dépassement de la voiture individuelle. La SNCF a notamment racheté la plateforme collaborative de location de voiture entre particuliers, OuiCar.
Comment va évoluer l’économie collaborative au cours des prochaines années?
Les modes collaboratifs donnent lieu à plusieurs enjeux économiques et législatifs. On prévoit l’entrée en bourse de nombreuses plateformes collaboratives. On peut s’attendre également à des partenariats entre les grandes entreprises et les acteurs du collaboratif, ainsi que le rachat de start-ups par de gros joueurs. On assistera en quelque sorte à une institutionnalisation progressive des pratiques collaboratives. Il sera intéressant de suivre les réactions des marchés et les mécanismes que mettront en place les villes et gouvernements pour accompagner ou freiner ce mouvement.
Oui Share a lancé il y a quelques semaines le projet POC 21, un clin d’oeil à la COP 21, la conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris à la fin de l’année. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
POC 21 est un accélérateur de projets qui ont en commun d’être « open source », c’est-à-dire que leurs plans, leur design et leur méthodologie sont libres d’accès et peuvent être repris par d’autres. Nous souhaitons illustrer par cette initiative que COP 21 n’est pas uniquement l’institutionnel qui se rassemble en chambre pour discuter de l’avenir du monde, mais surtout des citoyens qui se mobilisent en portant des projets concrets. POC signifie en anglais Proof Of Concept (preuve de concept) et vise à stimuler l’innovation et favoriser l’opérationnalisation d’idées nouvelles. En démocratisant la notion d’open source, nous comptons en démontrer les impacts positifs pour la société et pour réduire l’empreinte environnementale.
L’économie collaborative est en plein essor. Comment l’entreprise « traditionnelle » se positionne-t-elle face à ce mouvement?
On note trois types de réactions face à l’économie collaborative. La plus « protectrice » est le développement de lobby pour contrer ces nouvelles pratiques, une réaction très présente notamment dans les secteurs comme le tourisme et la mobilité, où les méthodes de consommation ont évolué rapidement. Certaines entreprises choisissent plutôt de surfer sur ces valeurs émergentes et de communiquer leurs actions « collaboratives » de la même manière que, vers la fin des années 90, les entreprises misait sur le concept de développement durable et sur une image verte. Finalement, certaines compagnies décident de réellement innover et de faire évoluer leur culture d’entreprise en concluant des partenariats avec des start-ups ou en y investissant. Ces collaborations externes sont déroutantes pour certaines entreprises plus fermées, qui ont plutôt une culture du secret. Les compagnies qui s’intéressent au collaboratif font évoluer leurs pratiques et se penchent sur des enjeux de responsabilité sociétale et de recherche de sens dans leur modèle d’affaires.
Des exemples de ces nouvelles manières de faire chez les grandes entreprises?
Il y a encore peu d’aboutissements de ces pratiques, mais la Maif et la SNCF, toutes deux partenaires de OuiShare, sont des exemples intéressants. La Maif, une compagnie d’assurances, a pris le parti des pratiques de l’économie du partage, qui implique de nouveaux usages et de nouveaux risques. Elle a réagi à cette réalité en offrant des produits assurantiels adaptés. La SNCF, un opérateur de train, travaille sur des alternatives en mobilité après avoir constaté l’essor d’Uber et le dépassement de la voiture individuelle. La SNCF a notamment racheté la plateforme collaborative de location de voiture entre particuliers, OuiCar.
Comment va évoluer l’économie collaborative au cours des prochaines années?
Les modes collaboratifs donnent lieu à plusieurs enjeux économiques et législatifs. On prévoit l’entrée en bourse de nombreuses plateformes collaboratives. On peut s’attendre également à des partenariats entre les grandes entreprises et les acteurs du collaboratif, ainsi que le rachat de start-ups par de gros joueurs. On assistera en quelque sorte à une institutionnalisation progressive des pratiques collaboratives. Il sera intéressant de suivre les réactions des marchés et les mécanismes que mettront en place les villes et gouvernements pour accompagner ou freiner ce mouvement.
Oui Share a lancé il y a quelques semaines le projet POC 21, un clin d’oeil à la COP 21, la conférence sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris à la fin de l’année. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
POC 21 est un accélérateur de projets qui ont en commun d’être « open source », c’est-à-dire que leurs plans, leur design et leur méthodologie sont libres d’accès et peuvent être repris par d’autres. Nous souhaitons illustrer par cette initiative que COP 21 n’est pas uniquement l’institutionnel qui se rassemble en chambre pour discuter de l’avenir du monde, mais surtout des citoyens qui se mobilisent en portant des projets concrets. POC signifie en anglais Proof Of Concept (preuve de concept) et vise à stimuler l’innovation et favoriser l’opérationnalisation d’idées nouvelles. En démocratisant la notion d’open source, nous comptons en démontrer les impacts positifs pour la société et pour réduire l’empreinte environnementale.
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