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Développement durable : des entreprises parlent de leur expérience

Par André-Anne Cadieux | 27 avril 2006 | Entreprise

Plusieurs représentants d’entreprises, parmi lesquelles Technopole Angus et Mountain Equipment Coop, ont évoqué de façon pragmatique les défis que constitue un engagement corporatif dans le développement durable. Réunis à l’occasion d’une conférence organisée la semaine dernière par la Chaire de responsabilité sociale et de développement durable de l’ESG UQAM, les intervenants ont expliqué leurs cheminements et leurs résultats.

Christian Yaccarini, président de Technopole Angus, a rappelé comment ce quartier de Rosemont est devenu en une dizaine d’années un modèle d’urbanisme durable. Ainsi, après la fermeture, dans les années 1990, de cet important pôle de production du Canadien Pacifique, la revitalisation du quartier a misé sur la dynamisation économique, le renforcement du tissus social et des objectifs écologiques élevés. Cela s’est traduit, dès le début du projet, par la mixité des logements sociaux et des logements privés, la création de plusieurs entreprises favorisant l’insertion des populations en difficulté (en 1992, le taux de chômage du quartier était de 22%), le traitement des sols contaminés et la restauration des nombreuses bâtisses vétustes en récupérant et recyclant au maximum.

Le développement du quartier continue. Alors que le Locoshop, un bâtiment de 100000 pieds carrés dont la transformation a été finalisée en 1999, a été le premier édifice industriel écologique du pays, Technopole Angus inaugurera cet été un édifice à bureaux certifié LEED dont les coûts de construction seront identiques à ceux d’un bâtiment traditionnel. D’autres efforts visent à diminuer l’utilisation de la voiture. Pour convaincre les entreprises à s’installer dans cette zone, tout en limitant le nombre de places de stationnement, Technopole Angus offre des cartes de transport en commun à ses locataires corporatifs. Et pour que ce geste ait un véritable impact, elle a négocié avec la Société de transport de Montréal pour que de nouveaux trajets de bus relient Angus à la station de métro Sherbrooke. Des ententes avec Communauto ainsi qu’un système de vélos partagés figurent sur la liste des autres incitatifs. « Il y a actuellement une mode: tout le monde parle de développement durable, dit Christian Yaccarini, président de Technopole Angus. Mais quand vient le temps d’appliquer ces concepts, on se confronte à beaucoup de réalités et d’obstacles. Aussi est-il  important d’être soutenu par tout le monde: la population, les organismes communautaires, les élus, etc.« 

Technopole Angus oblige-t-elle les entreprises qui s’implantent chez elle à faire plus d’efforts en matière de développement durable ? Non, répond son président, elles y adhèrent d’elles-mêmes. « Les entreprises ne sont pas contre le fait de gérer plus intelligemment leurs déchets, ni contre le fait de polluer moins, dit-il. Elles voient les mêmes réalités que nous, elles entendent les mêmes informations alarmantes que nous, mais elles sont prises dans leur quotidien d’affaires. Ce qu’elles veulent, ce sont des solutions. Si on leur fournit l’opportunité, elles embarquent.« 

Pour que le virage vert des entreprises soit efficace, la création d’un département, ou au moins d’un poste, dédié à cette activité est primordiale, selon Marie-Eve Allaire, elle-même responsable du développement durable du magasin montréalais de Mountain Equipment Coop. Clarifiant son rôle au sein de l’entreprise, elle a expliqué que la motivation et la sensibilisation continues des employés étaient l’une de ses missions. Elle a aussi souligné l’importance d’instaurer des procédures claires (concernant le recyclage, par exemple) et même de les inclure dans la description de tâche de chaque employé.

Cet avis est partagé par Serge Drolet, coordonnateur de la gestion environnementale du Zoo de Granby qui a entrepris un vaste programme depuis deux ans, allant de l’installation de 65 puits de géothermie pour les économies de chauffage à l’adoption systématique de savons biologiques. Pour Serge Drolet, la clé du succès vert d’une entreprise ne repose pas exclusivement sur les épaules du responsable de ce département. Il a souligné que la réussite dépendra d’autres facteurs, tels que le soutien de la direction, les rencontres régulières avec les différents décideurs de l’entreprise, la connaissance des programmes d’aides, tant techniques que financières, et l’implication de tout le personnel. Le principal obstacle rencontré par le responsable Environnement ? « Changer les façons de penser, à tous les niveaux de l’entreprise.«  Aussi, pour s’aider dans cette mission, il est primordial, rappelle-t-il, de planifier les dépenses, de prioriser les actions et de recueillir les informations pertinentes en amont afin de savoir quoi changer, et comment.


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