En Allemagne, des immeubles qui dépolluent l’air
Par Marie Allimann | 6 septembre 2016 |
International
Végétalisation, murs solaires et peinture « piège à pollution » constitueront quelques-unes des caractéristiques de ce nouvel éco-quartier allemand.
Nommé Heidelberg Village, cet éco-quartier d’Heidelberg, au sud-ouest de l’Allemagne, est composé de deux immeubles, et est décrit comme « le plus grand complexe passif au monde », c’est-à-dire que sa consommation énergétique au mètre carré est très basse, voire entièrement compensée par l’énergie produite par les édifices eux-mêmes.
En effet, plus de 350 m2 de toit et 750 m2 de façade seront dotés de panneaux solaires, ce qui devrait permettre d’utiliser moins de 15 kWh de puissance énergétique pour chauffer les appartements, contre 100 à 300 kWh pour un bâtiment traditionnel. Lors de fortes chaleurs, la climatisation ne sera pas requise puisque les bâtiments seront dotés d’un système de ventilation intelligent, tandis que l’ombre générée par les panneaux solaires, véritable coquille entourant le bâtiment, permettra de maintenir la température sous les 25°C. Des jardins verticaux – composés de vignes sauvages, d’arbres fruitiers en espalier et de plantations de kiwis – compléteront les façades afin de lutter contre les îlots de chaleur tout en piégeant les polluants de l’air. Le toit sera aussi végétalisé et accessible à tous, comme les allées entre les bâtiments où les habitants auront accès à des potagers.
Autre spécificité de ce projet : les murs extérieurs des deux immeubles seront recouverts d’une peinture « piège à pollution ». Composée de dioxyde de titane, elle transformera les oxydes d’azote, principaux pollueurs de l’air, en oxygène. Ce procédé chimique, qui ne nécessite aucun apport énergétique, limitera également la fréquence des opérations de rénovation.
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Réalisés par le cabinet d’architecture spécialisé en développement durable Frey Architekten, ces 162 appartements de une à cinq pièces sur cinq étages favoriseront la mixité sociale ; la ville, qui dispose d’un budget d’aide au logement, facilitant l’accès à tous. Le coût total de la construction, qui s’étendra jusque 2018, avoisinerait les 50 millions d’euros.