Christopher Allen: La nature, source d'innovation de l'entreprise
Biomimicry 3.8, à la fois institut de recherche et groupe-conseil, est une référence mondiale dans les domaines du biomimétisme et des nouveaux modèles d’affaires. Entrevue exclusive avec son président et cofondateur, Christopher Allen.
Expliquez-nous ce qu’est le biomimétisme.
L’homme imite la nature depuis des centaines d’années: l’avion n’a-t-il pas été inspiré par l’oiseau? Le changement qu’apporte le biomimétisme est qu’aujourd’hui on cherche à s’inspirer de la nature pour trouver des moyens de réduire la pression que l’on exerce sur l’environnement. On s’inspire de sa manière de gérer les extrants, de son extraordinaire manière de ne pas se nuire à elle-même! À la différence des designers et des ingénieurs conventionnels, les biomimétistes opèrent avec l’éthos de la responsabilité sociale.
Donnez-nous un exemple d’innovation de la nature dont l’entreprise peut s’inspirer.
À l’heure de l’efficacité énergétique, les termitières constituent un bon exemple. La température y est autorégulée par un système de ventilation unique: une cheminée centrale entraîne l’air chaud vers le haut, où il est évacué. Le courant d’air créé dans les zones habitées est facilité par des trous raccordés à des galeries souterraines. Cela fonctionne si bien que les termites bouchent les trous pour rester au chaud la nuit.
Le biomimétisme est souvent associé à l’architecture et à l’ingénierie. S’applique-t-il aussi bien ailleurs?
En tant que méthodologie, le biomimétisme est adaptable et se décline en une multitude d’applications. Quel que soit leur domaine, les innovateurs peuvent utiliser notre démarche. Elle s’applique même à la gestion organisationnelle. On peut par exemple s’inspirer des interactions des individus d’une espèce animale en vue de gérer un projet mené dans le cadre d’une vaste équipe. Les développeurs de technologies liées au Web 2.0 en tirent d’ailleurs déjà des leçons; pensons aux outils de collaboration en ligne.
Au-delà des réponses technologiques, ce que vous proposez représente en fait une nouvelle philosophie d’affaires?
Nos partenaires et clients trouvent en effet des solutions technologiques, parce qu’ils sont designers, ingénieurs ou chercheurs universitaires. Si nos services apparaissent souvent comme de la réingénierie, c’est parce que l’on va d’abord demander à nos partenaires: "Quelle est la première utilité du produit?" Vous connaissez le fameux "Question the Brief" (mettre en doute le mandat); c’est ce que nous faisons en "biologisant" les enjeux d’affaires. En ce sens, c’est effectivement une nouvelle philosophie d’affaires.
Christopher Allen sera l’un des invités de Momentum, la conférence sur les nouveaux modèles d’affaires éco-responsables qu’organise Novae le 30 octobre. Faites partie des 100 premiers participants et bénéficiez d’un tarif spécial.
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