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Quand les athlètes font face aux déchets

Par La Rédaction | 19 février 2020 | International

Des athlètes spécialisés dans les sports de plein air se font photographier faisant leur métier… dans les déchets.

C’est l’idée qu’ont ont deux Français – Mathieu Navillod et Dom Daher. Le premier est skieur, le second est photographe. Ensemble, ils ont monté le projet Une bouteille à la mer. L’objectif: faire appel à des athlètes de haut niveau, tous spécialisés dans des sports de plein air, et les photographier dans des environnements de déchets, notamment en plein coeur d’un centre de tri et de valorisation de la matière. Ski, vélo de montagne, plongée en apnée, parapente… des sports dont les terrains de jeux sont de plus en plus ravagés par les déchets.

Chaque fois, deux photos par personne. «L’une évoquant le problème, pratiquer sa passion sur un monticule de détritus. L’autre, la solution, une image sur la chaine de tri, plutôt de loin car ce n’est pas l’athlète qui est au centre mais la cause», explique-t-on sur le site de l’initiative.

parapente

Romain Raisson, skieur et parapentiste
«Notre nature, on la voit changer en temps réel, c’est comme regarder un homme mourir. Il y a des solutions qui existent, mais elles ne sont pas forcément connues du grand public. Quand on t’apprend que tout est revalorisable ou presque, ça fait réfléchir. On ne peut pas mettre indéfiniment la poussière sous le tapis par fainéantise. En tant que pratiquant de ski, qui est une pratique énergivore, je suis le premier à me dire que je fais tout mal. En tant que parapentiste et vététiste aussi: rien ne se recycle dans ces disciplines ! Trop de trajets en voiture, trop de matériel dans les placards. On est tous pris dans une folie de surconsommation.»

apnee

Stéphane Tourreau, apnéiste
«En tant qu’apnéiste, je suis témoin de la dégradation des océans. Il y a de plus en plus de déchets dans la mer, des vagues de plastiques. Les zones tropicales où l’on plonge sont de plus en plus souvent et durement touchées par les cyclones et les ouragans. Pour réduire mon impact, j’ai adapté mon entraînement en lac, pour ne pas avoir à m’éloigner de chez moi. A mon sens, ce n’est qu’en développant d’abord notre être et notre lien à la nature que nous (re)prendrons conscience de son importance et que nous créerons des actions!»

alpiniste - copie

ski 2 - copie

Liv Sansoz, alpiniste
«Bien sûr, le problème est systémique. Mais ne rien faire, c’est être à mon sens complice. En tant qu’athlètes, nous sommes tenus de nous déplacer, cela fait partie de notre métier. Cela ne nous empêche pas de nous interroger sur nos pratiques. On est un certain nombre à avoir revu les gros voyages à la baisse : personnellement, je ne fais plus qu’une expédition lointaine tous les deux ans et me concentre beaucoup plus sur des destinations proches.»

surfeur - copie

Rico Leroy, surfeur
«On ne sensibilisera jamais assez les sceptiques, les réticents. Il n’y a pas de limite : demain, je ne m’arrêterai pas en disant, c’est bon, j’ai fait ma part. La Terre, on pourra toujours la souiller, elle a vécu tant et tant de chaos, qu’elle s’en remettra. Mais c’est notre avenir à nous, les humains, qui est en jeu.»

Cette initiative n’est pas sans rappeler la récente campagne de la Ville de Laval, dans laquelle le groupe de rap québécois Alaclair Ensemble se retrouvait en action dans un centre de tri. Objectif: sensibiliser la population à une meilleure gestion du recyclage, et notamment aux employés qui assurent le tri des matières.


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