Alors que les projets collaboratifs et d’économie du partage se multiplient au Québec et dans le monde, les représentants de Ulule, Lande, La Remise et Je fais Montréal nous présentent ce que cette tendance signifie pour la grande entreprise.
Je fais Montréal été fondé suite à Je vois Montréal, initiative qui, en novembre dernier, invitait gens d’affaires, citoyens, institutions et organismes à proposer des projets touchant autant à l’urbanisme, à la vie de quartier, à la culture ou à l’éducation. L’événement a donné lieu à plusieurs projets et collaborations, pour un total de 181 engagements. Le bureau de suivi Je fais Montréal a le mandat de soutenir la réalisation de projets. « La démarche Je fais Montréal démontre bien qu’une prise de conscience s’opère : nous n’aurons bientôt pas le choix de modifier nos manières de faire et de s’appuyer sur un savoir collectif et non individuel, mentionne Diane de Courcy, responsable du bureau de suivi de Je fais Montréal. Quand les grands de ce monde, tels qu’Ivanhoé Cambridge, BNC et Desjardins s’assoient avec d’autres partenaires pour réaliser des projets collaboratifs, c’est indicateur d’un important changement de paradigme. »
Lande est un organisme qui encourage la réappropriation citoyenne de terrains vacants montréalais grâce à un outil de cartographie interactif. Sa plateforme numérique repère les terrains vacants et incite les citoyens à se mobiliser autour d’un projet de valorisation du site. Dès qu’un terrain suscite l’intérêt d’une dizaine de résidents, Lande leur offre un accompagnement pour mener à bien leur initiative. « Il y a assurément un lien entre les nouvelles technologies, la rapidité des communications et le développement de l’économie du partage et l’économie sociale, affirme Philippe Letarte, co-fondateur de Lande. Ces nouvelles donnes augmentent le potentiel de mobilisation. » 
La Remise, première bibliothèque d’outils au Québec, a ouvert ses portes en juin dernier. Située dans le quartier Villeray, à Montréal, l’organisme compte déjà 250 membres actifs. Le concept? Offrir à la communauté l’opportunité d’emprunter des objets dont l’usage reste peu fréquent pour la majorité des gens. Par exemple, l’organisme possède dans son inventaire de 800 outils, des perceuses, équipement de camping, extracteurs à jus, poêles à raclette, brouettes, etc. L’initiative répond à un besoin de plus en plus exprimé par la population d’avoir accès à de nouvelles manières de consommer. « Un projet qui vient de la communauté illustre les besoins de celle-ci. C’est un laboratoire pour le marché », mentionne Audrey-Anne Trudel, porte-parole pour La Remise. La bibliothèque d’outils fonctionne sur une base entièrement bénévole. « Une chose que nous avons appris dans le projet, c’est que dans une approche collaborative, on ne manque jamais de ressource. Les bénévoles proviennent de plusieurs milieux, nous avons des ingénieurs, des comptables, etc. C’est une mise en commun d’expertise »,ajoute-t-elle.
Lande et La Remise comptent d’ailleurs tous deux parmi les initiatives les plus populaires proposées à Je vois Montréal.
Ulule, une plateforme de financement participatif pour des projets à caractère social ou culturel, existe depuis 2010. Créée d’abord à Paris, l’entreprise a déployé ses activités au Canada au printemps 2015. Près de 10000 projets ont été financés via Ulule. Les projets d’entreprenariat social présenteraient entre 15% et 20% des initiatives financées sur le site. « Le sociofinancement permet de mobiliser une communauté autour d’une idée et sert du même coup d’étude de marché pour ces nouveaux projets. De grandes entreprises comme Nissan ou Ben & Jerry’s utilisent la plateforme d’Ulule pour découvrir les projets populaires et les soutenir », dit Alexandre Boucherot, cofondateur d’Ulule.
Lande, La Remise, Ulule et Je fais Montréal présenteront leur approche et leur vision de l’innovation collaborative lors de la Conférence Momentum, le 24 septembre prochain.