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Celsius, la géothermie à l'échelle d'un quartier

Par Marie Allimann | 7 décembre 2017 | Ville

Le projet-pilote Celsius vise à implanter dès l’an prochain un réseau de géothermie collective dans des ruelles de Montréal.

Ce projet est porté par Solon, un organisme créé en 2015 par un regroupement de résidents de Rosemont-La-Petite-Patrie. «L’idée repose sur un constat de départ : les ruelles ont peu d’infrastructures souterraines. Elles sont une opportunité d’implanter des puits géothermiques, et donc de réduire les GES dans les quartiers montréalais densément peuplés», indique Benoît Bourque, chargé de projet chez Coop Carbone, qui soutient le projet.

Concrètement, un système de tuyaux installé dans le sol est raccordé aux habitations. Une thermopompe permet d’extraire la chaleur du sol vers les résidences pour les chauffer en hiver ou, inversement, les climatiser en été en transférant la chaleur dans le sol.

Le projet est également soutenu depuis l’origine par l’arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie et la Fédération canadienne des municipalités. Depuis, de nouveaux partenaires accompagnent le projet : Fondaction, la Fondation familiale Trottier, la Caisse d’économie et solidaire, Induktion Géothermie, le gouvernement du Québec, le CIRAIG et Gaz Métro.

L’équipe de Solon a dévoilé cette semaine que le projet-pilote sera mis en oeuvre dès l’an prochain dans trois ruelles montréalaises : Saint-Marc (1ère Avenue – 2e Avenue/Beaubien – Bellechasse), Prov-herbes (6e Avenue – 7e Avenue/Holt – Dandurand) et Cuvillier (Alywin/Rachel – Sherbrooke). Cette sélection a tenu compte de l’acceptabilité sociale et de la mobilisation des résidents au projet. Elle vise aussi des résidences actuellement chauffées au gaz ou au mazout en vue d’obtenir une réduction significative des émissions de GES. Une étude de faisabilité portant sur les aspects technico-économiques entérine enfin ce choix.

celsius

Les travaux d’excavation et d’installation des infrastructures sont planifiés pour la première moitié de 2018. La dernière phase du projet consistera pour les résidents à réaménager leur ruelle, notamment avec le soutien de la SODER (Société de Développement Environnemental de Rosemont) et l’arrondissement. «Celsius permet aux citoyens de prendre part à l’effort de lutte contre les changements climatiques tout en améliorant collectivement leur milieu de vie.» À cet effet, Solon créera en parallèle une coopérative énergétique. «Il est important que les résidents restent impliqués dans le temps. C’est là que notre projet est novateur: sa formule de gouvernance permet une réappropriation citoyenne des énergies renouvelables.» Cette coopérative aura pour mission d’assurer l’opération du réseau de chaleur et de développer le milieu de vie dans les ruelles.

Les résidents participants sont particulièrement attirés par l’efficacité de la géothermie dans la réduction de la consommation d’énergie, tout comme sa double fonction chauffage-climatisation. À long terme, le réseau de géothermie collective devrait également réduire leur facture énergétique.

«Il y a à Montréal des milliers de ruelles. On a une opportunité incroyable de bâtir ce type d’infrastructure pour réduire les GES», souligne Benoît Bourque, qui espère que les apprentissages de ce projet-pilote jetteront les bases pour déployer la géothermie à plus grande échelle à Montréal, au Québec et ailleurs au Canada.


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