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L’année 2015 en 10 coups de cœur

Par Marie Allimann | 16 décembre 2015 | Entreprise

Novae dresse la revue de l’année 2015 en dix coups de cœur d’initiatives innovantes et durables.

1- Le gaspillage alimentaire dans la mire des entreprises

Entreprises et entrepreneurs ont été nombreux à se pencher sur la problématique du gaspillage alimentaire. Les « légumes moches » ont ainsi la cote chez les grands détaillants alimentaires alors qu’IGA et Loblaw leur font une place dans leurs rayons. Lors de la première opération de vente de ces fruits et légumes d’apparence irrégulière chez IGA, 3,6 tonnes d’aliments ont été sauvées en seulement six semaines.
Pour sa part, la start-up Second Life a lancé un marché en ligne dédié à la vente à petits prix de fruits et légumes difformes. De plus, l’organisme en sécurité alimentaire Moisson Montréal implique davantage de supermarchés à l’échelle du Québec pour la collecte de denrées alimentaires invendues, dont la viande: avec la participation de 65 épiceries Métro, partenaires du projet de récupération de nourriture, plus de 10 tonnes ont été distribuées chaque semaine dans des organismes communautaires.
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2-Villes durables : une place pour l’élevage en milieu urbain

En 2015, les villes ont poussé le concept d’agriculture urbaine plus loin, faisant de la place à l’élevage d’animaux variés — poules, poissons, abeilles, moutons! À Montréal, Rosemont-La-Petite-Patrie et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve sont les premiers arrondissements à modifier leur réglementation en ce sens: Rosemont permet la pisciculture et l’aquaculture dans les zones commerciales, notamment dans le secteur de la Plaza St-Hubert et Hochelaga autorise les poulaillers urbains sur les sites de ses jardins communautaires.
Une ferme urbaine a également été inaugurée au printemps dans le parc du Bois-de-la-Roche, situé dans l’ouest de Montréal. Au total, 24 hectares ont été exploités par une entreprise d’économie et d’insertion sociale, D-3 Pierres. En périphérie de Montréal, la Ville de Saint-Bruno a inauguré à la fin de l’été son premier hôtel à insectes, une installation qui favorise la biodiversité en offrant un habitat propice à la reproduction d’insectes comme les papillons, coccinelles, abeilles solitaires, coléoptères, etc. De son côté, dans le cadre d’un original projet artistique “Les Moutondeuses”, les Jardins de Métis ont accueilli une dizaine de moutons pour entretenir les pelouses, une approche dite d’écopaturâge.
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3- Le collaboratif, une tendance en croissance chez les consommateurs

Vent de changement dans la manière dont les Québécois consomment: plus d’un Québécois sur cinq aurait utilisé une plateforme web entre particuliers pour la vente, l’achat ou l’échange de biens et service, le financement participatif ou encore le covoiturage. Et les offres se multiplient pour aider cette communauté à consommer différemment et de manière plus engagée et responsable. Par exemple, des plateformes telles qu’Ici-Nos-Voisins et My Attik facilitent l’échange, la vente de biens usagés et le partage à une échelle locale.
Autre précurseur, notons l’ouverture de la première bibliothèque d’outils dans la province, La Remise, qui permet à ses membres d’emprunter de l’équipement encombrant ou dont l’usage est rarement quotidien — matériel de camping, outils pour la rénovation, machine à coudre, sorbetière, etc. Le financement participatif, ou socio financement, devient aussi de plus en plus populaire, avec l’arrivée au Québec de sites jusqu’alors bien établis en Europe comme Ulule et Kisskissbankbank.

4- La voiture électrique gagne du terrain

En 2015, il est de plus en plus facile de se déplacer en véhicule électrique. En effet, le réseau de Circuit électrique poursuit son déploiement à travers le Québec et planifie la connexion avec les autres provinces (dont l’Ontario et le Nouveau-Brunswick), pour davantage d’autonomie en véhicule électrique. Notons également la collaboration entre Circuit électrique et Nissan, pour permettre au réseau d’augmenter le nombre de bornes de recharge dans des lieux de destination et le long des autoroutes.
De son côté, Tesla, après avoir démarré en 2014 son réseau de recharge à destination avec la collaboration des hôtels Germain, inaugure un premier magasin à Montréal. C’est également à Montréal qu’ont débuté les services de TÉO Taxi, première flotte de taxis électriques au Canada, un projet de l’entrepreneur Alexandre Taillefer.
Découvrir le Québec en voiture électrique? C’est ce que propose la région du Haut-Richelieu qui a lancé à l’été une première carte touristique “branchée”, mettant en évidence les attraits touristiques et les stations de recharge de son territoire. Et en plus de la voiture électrique, les Montréalais ont maintenant accès au scooteur électrique, alors que la marque européenne Kumpan Electric a ouvert une première boutique au printemps.

5- Habitation : Construire et vivre différemment

Comme en témoignent les plus récents développements immobiliers, le bois fait un retour dans le domaine de la construction. Le projet Origine, la plus haute tour d’habitations en bois d’Amérique du Nord, d’une hauteur de 13 étages, a été annoncé à Québec en mars dernier. Plus récemment, la construction du développement Arbora a débuté dans le quartier Giffintown à Montréal. Ces deux projets privilégieront du bois québécois et certifié durable.
Notons également l’engouement pour les mini-maisons, de petites résidences d’environ 500 pi2. Cet été, la municipalité de Lantier, première au Québec à revoir sa réglementation pour permettre ce type de développement, accueillait le premier festival en Amérique du Nord dédié aux mini-maisons. Depuis, la Ville de La Sarre en Abitibi a annoncé le développement d’un quartier de mini-maisons.
Deux maisons “exemplaires” ont également été conçues afin d’illustrer les avancées technologiques en matière d’architecture durable. La maison passive hyper-performante Edelweiss, située en Outaouais, démontre qu’il est possible de chauffer et éclairer sa maison pour la modeste somme de 2,60$ par jour, alors qu’aux Jardins de Métis, la maison ERE 132 met notamment en valeur l’utilisation de matériaux locaux et naturels ainsi qu’un système solaire passif.
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6- Les technos au service de la société

En 2015, la technologie aura été mise au service de diverses causes sociales et environnementales. Technophiles, codeurs et autres hackers sont invités à collaborer avec citoyens, gens d’affaires et professionnels, comme ce fut le cas lors du Aquahacking organisé par la Fondation de Gaspé Beaubien pour trouver des solutions aux problématiques reliées à l’eau et à la protection de la rivière des Outaouais. Plus récemment, la Ville de Montréal a organisé un défi pour améliorer la pratique du vélo urbain et la rendre “intelligente” grâce aux données ouvertes et aux innovations technologiques.
Des applications mobiles ont été lancées afin d’offrir des solutions dans des domaines variés, par exemple Carotte Boni, pensé pour favoriser des choix santé dans la population canadienne; Prkair, qui met en réseau de partage les stationnements de particuliers; Fleexer, un entremetteur entre bénévoles et organisations. L’entreprise Provender a également fait beaucoup parler d’elle grâce à sa plateforme mettant en relation les chefs de restaurant et les agriculteurs.
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7- Vers le zéro déchet

Alors que la gestion des déchets constitue un enjeu de taille, entreprises et villes multiplient les efforts pour diminuer leur production de déchets ou les valoriser. Les Galeries de la Capitale, à Québec, est ainsi le premier centre commercial de la province à bannir la vaisselle jetable de sa foire alimentaire. Des comptoirs de tri, gérés par des employés du centre commercial, ont également été installés pour optimiser le recyclage et le compostage. Récemment, alors que plusieurs municipalités soulignaient la pollution du fleuve St-Laurent par les microbilles de plastiques, retrouvées notamment dans les produits ménagers ou les soins corporels, Loblaw a annoncé qu’elle retirerait ces composantes polluantes de ses cosmétiques d’ici à 2018.
De son côté, Cascades, dans le but de valoriser les entreprises proactives en termes de recyclage et de rouvrir le débat sur les vastes thématiques que sont la récupération et le recyclage au Québec, a lancé à l’automne le mouvement social #SuperIlsRécupèrent.

 
D’ailleurs, les déchets constituent aussi une source intéressante d’énergie. La Ville de Terrebone a inauguré au printemps la plus importante usine de transformation des biogaz générés par les matières résiduelles, en biométhane. Plus récemment, la Ville de Montréal a joint le National Zero Waste Council et a annoncé son engagement à créer une Chaire de recherche sur la valorisation des matières résiduelles.
 

8- Non au « Made in China »

Alors que la consommation locale arrive au deuxième rang des comportements considérés comme responsables par les Québécois, les plateformes Westbee et Signé Local voient le jour en 2015, pour mettre en vedette les produits faits au Canada et concurrencer le «made in China».  Plusieurs entrepreneurs mettent également à l’honneur des produits et des matériaux locaux; c’est le cas de la jeune entreprise Bec Cola qui a créé une boisson gazeuse sucrée au sirop d’érable et d’Abitibi & co, un fabricant de canots et de kayaks dont les matières premières proviennent principalement du Canada.
D’autres décident plutôt d’offrir des alternatives de consommation durable notamment dans le domaine de l’alimentation. Par exemple, Tarzan Nutrition qui a mis au point des barres énergétiques à base d’insectes, un ingrédient écologique et hautement protéiné. Ou encore, le Fish Giver, qui commercialisera bientôt au Canada un aquarium qui permet de faire pousser fines herbes et tomates.
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9- Les citoyens se réapproprient la ville

Les citoyens ont été invités dans le cadre de plusieurs initiatives à se réapproprier la ville et à se positionner comme agents de changement. Par exemple, l’organisme Lande a créé un outil interactif permettant de cartographier les terrains vacants de Montréal et de mobiliser la population autour de projets d’aménagements temporaires. Dans le même esprit, Héritage Montréal a lancé la plateforme H-MTL qui incite les Montréalais à contribuer à une carte du patrimoine naturel ou bâti en danger. Grâce à Potloc, les citoyens peuvent également se prononcer sur le prochain commerce qui ouvrira dans leur quartier pour une offre adaptée à leurs besoins.
À l’échelle canadienne, la campagne « La ville, c’est nous » a donné la parole à la population pour générer des idées destinées à améliorer les milieux de vie urbains, en vue de l’élaboration d’un plan d’action national. Pour sa part, la deuxième édition du projet Transforme ta ville, du Centre d’écologie urbaine de Montréal, a soutenu financièrement plus de trente initiatives citoyennes d’aménagement, de verdissement et d’animation de l’espace public.
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10- Les causes au cœur des modèles d’affaires

Alors que les défis sociaux et environnementaux sont de plus en plus envisagés comme de nouvelles opportunités d’affaires,  2015 aura été l’année où l’entrepreneuriat social aura véritablement explosé au Québec. Citons les exemples d’Alvéole, Raize ou Potloc, trois start-ups québécoises qui ont vu leurs activités s’intensifier au cours de l’année.  Notons également l’entreprise Jarre qui a récemment commercialisé La Denise, un système de conservation des aliments pour contrer le gaspillage alimentaire, ainsi que Second Life, un commerce en ligne dédié aux légumes moches. C’est aussi en 2015 que Idénergie a réalisé les premières ventes de son hydrolienne.
 
 
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L’Esplanade, un espace de travail collaboratif consacré à l’entreprenariat social, a également ouvert ses portes au printemps. L’espace rassemble une communauté d’entrepreneurs sociaux, en plus d’offrir plusieurs programmes d’accélérateurs, tels que À go, on change le monde et Impact 8.
Parallèlement, la certification B Corp a gagné du terrain au Québec: c’est maintenant une dizaine d’entreprises québécoises, dont Baléco, Abitibi & co, Ecotierra, qui ont obtenu ou sont en voie de se mériter cette certification pour leur engagement social et environnemental.


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