La démarche BNQ 21000 en 5 questions
L’approche québécoise BNQ 21000, qui aide les entreprises à structurer leur stratégie d’affaires dans une perspective de développement durable, sera le sujet de la prochaine formation Novae. En quoi ce référentiel québécois peut concrètement transformer l’organisation et contribuer à son succès d’affaires? Pour répondre à cette question, Jean-Sébastien Trudel, associé chez Ellio et formateur au Campus Novae, nous entretient sur cette démarche.
À quels enjeux la démarche permet-elle de répondre?
La démarche BNQ 2100 comprend 21 enjeux qui couvrent 4 grandes thématiques: environnementale, économique, sociale, puis transversale. La démarche touche ainsi à des éléments de l’ordre de la mission d’entreprise, de ses valeurs, de stratégie, d’éthique, de gouvernance, etc. Ce sont des enjeux qui sont très axés sur la réalité d’une entreprise, contrairement à ce que l’on peut penser lorsque l’on parle de développement durable : la démarche n’est pas axée sur des enjeux macro-économiques ou politiques et seulement 6 touchent à l’environnement.
On y aborde ainsi des questions de santé-sécurité, de développement des compétences, de rentabilité d’organisation, d’approvisionnement — des enjeux concrets pour l’entreprise. Le développement durable n’apparait donc pas comme un fardeau, ou comme une tâche à côté, il s’intègre à tous les niveaux décisionnels de l’organisation, comme quelque chose qui s’arrime à la stratégie et à la gestion de l’entreprise.
À qui s’adresse la démarche BNQ ? Peut-elle venir en aide aux petites comme aux grandes entreprises?
Il y a deux versions de la méthode. Une qui comporte un ensemble de plus de 70 outils et qui s’adresse aux grandes organisations ou aux entreprises qui ont un degré de maturité plus avancé. Une seconde version sera bientôt lancée pour les PME, et même les toutes petites organisations. Les outils y sont moins nombreux et sont simplifiés pour une application adaptée à leur contexte. Le gouvernement, qui supporte cette démarche, avait l’objectif de rendre l’outil applicable à tous les secteurs d’activités, peu importe la taille de l’entreprise ou sa raison d’être. Nous l’avons donc testé auprès d’écoles, de grosses multinationales, d’entreprises de service, du secteur manufacturier, de communication, etc.
Concrètement, qu’est-ce que cette démarche entraine dans une entreprise?
Ce n’est pas une démarche qui sert à évaluer la performance, elle est plutôt basée sur la progression, l’amélioration vers un développement plus durable et permet aux entreprises de mettre en place un plan d’action pour établir concrètement les étapes à franchir pour s’améliorer. La démarche permet une meilleure gestion, et de meilleures retombées sur la société et l’environnement. Elle permet aussi de réfléchir, dans une perspective d’amélioration continue, de voir les prochains gestes qu’on peut poser, de devenir des entreprises proactives et non plus réactives. C’est aussi un outil pour aider les entreprises à intégrer une politique de développement durable.
Pourquoi opter pour cette méthode plutôt qu’une autre? Est-ce une norme qui pourrait devenir obligatoire?
Il existe en effet d’autres démarches comme ISO 26000, The Naturel Step ou celles d’éco-conseillers par exemple. En général elles sont également basées sur l’amélioration continue et les mêmes grandes étapes : diagnostic, planification, mise en œuvre et reddition de comptes. Cette démarche deviendra-t-elle obligatoire? Je ne crois pas. Toutefois, il y a une volonté politique : Québec en fait la promotion de différentes façons et encourage les entreprises à intégrer le développement durable dans leur fonctionnement. Par exemple, dans la dernière politique industrielle annoncée, il faut intégrer dans le processus d’appel d’offre des critères de développement durable, et des points sont attribués aux entreprises ayant adhéré à une norme comme celle du BNQ.
Parlez-nous d’un exemple d’application de la démarche – comment a-t-elle changé et amélioré les pratiques de gestion d’une entreprise?
La démarche permet de positionner l’organisation par rapport à ses différents publics, dont leur clientèle. Par exemple, des grandes entreprises telles que Pratt et Whitney s’intéressent de plus en plus aux fournisseurs qui ont intégré le développement durable. Autre exemple, nous avons travaillé avec une petite entreprise qui était en difficulté financière. Elle était donc submergée de travail et n’avait pas le temps de faire un plan d’action. La démarche l’a aidée à se structurer et quand est venu le temps de renégocier un contrat important avec un client, le fait d’avoir intégré la démarche leur a permis de gagner le contrat.
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Jean-Sébastien Trudel sera le formateur de la prochaine formation Novae sur la démarche BNQ2100 qui se tiendra le 12 décembre prochain. Pour en savoir plus, cliquer ici.
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