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Un projet pour mettre fin au gaspillage de la viande

Par André-Anne Cadieux | 6 novembre 2013 | Entrevue

Moisson Montréal et  Loblaw veulent mettre fin au gaspillage de la viande et du poisson dans les supermarchés. Moisson Montréal, une importante banque alimentaire, vient de signer une entente avec les magasins Loblaw afin de récupérer la viande qui aboutirait normalement au dépotoir, pour la donner dans les comptoirs alimentaires. Dany Michaud, directeur général de Moisson Montréal, nous entretient sur ce projet pilote qui devrait encourager les grandes chaines d’alimentation à « éliminer » le gaspillage de la viande.

Parlez-nous de l’entente avec les magasins Loblaw et du projet.
L’entente de départ visait à récupérer tous les aliments voués aux sites d’enfouissement des magasins Walmart, Target et Loblaw. Et puis nous avons concentré des efforts sur Loblaw, pour ce qui est de la viande. D’une part puisque c’est une denrée plutôt rare dans les banques alimentaires et puis coûteuse. Pour l’instant, nous avons 4 magasins participants et nous visons en avoir 15 d’ici janvier, fin de la phase « pilote ». Si le projet est concluant, nous l’étendrons à 49 magasins de la province affiliés à Loblaw.

On croyait au départ pouvoir récupérer 3 ou 4 paniers de viande par magasin, et finalement c’est plutôt 10 à 12, 3 fois plus que ce que l’on imaginait. Nous avons également été surpris des produits que l’on récupère : du magret de canard, des filets mignons, bref, des pièces couteuses et ça fait notre bonheur!

Quelles étaient les grandes étapes pour mettre en place le projet?
D’abord faire une mise à niveau de nos opérations – par exemple, il fallait s’assurer d’avoir les bonnes méthodes de manipulation pour ce type d’aliment. Il a également fallu instaurer un système informatique permettant une traçabilité et un inventaire en temps réel. Ensuite, il fallait convaincre nos fournisseurs! Il a fallu entre autre travailler à assurer qu’il n’y aurait pas de reventes possibles. Quant au processus, si la viande est encore propice à la vente 15 minutes avant d’être retirée des étalages, c’est qu’elle est encore propice à la consommation. Elle est donc congelée dans le camion réfrigérée, puis nous apposons une étiquette avec les informations pour retracer le produit et nous envoyons un échantillon en expertise externe, pour assurer que tout s’est bien passé dans le processus.

Quels sont les avantages pour les chaines d’alimentation, hormis d’aider les gens dans le besoin?
Une fois que nous aurons établi les coûts nous pourrons mieux établir les partenariats avec les chaines, mais je pense que c’est une situation gagnante-gagnante aussi du point de vue économique. Les chaines doivent en effet payer pour se départir de la viande et elles feront sans doute une économie en optant pour cette avenue.

La prochaine étape pour Moisson Montréal et votre souhait pour la suite des choses?
Le prochain projet sera du côté de la transformation primaire des aliments. À compter de 2014-2015, nous travaillerons à transformer des aliments frais, par exemple en congelant les fruits et légumes saisonniers afin d’en prolonger la durée de vie et le potentiel de consommation, évitant ainsi beaucoup de pertes. Autrement, j’espère que les entreprises et les grandes chaines développeront le réflexe de donner leurs produits aux banques alimentaires pour leur donner une deuxième vie, avant d’opter pour la poubelle ou même le compost, pour ne pas enlever l’opportunité de donner à des gens dans le besoin.


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