Laval utilise un champignon pour combattre l’agrile du frêne
La ville de Laval a mis en place un projet-pilote visant à lutter contre la crise de l’agrile du frêne grâce à un champignon indigène.
Dans sa lutte contre l’agrile du frêne, la ville de Laval a mis en place un projet pilote au Centre de la nature. La ville, qui compte plus de 10 000 frênes sur son territoire, estime en effet avoir une nouvelle chance de les préserver grâce au Beauveria bassiana, nom latin d’un champignon indigène qu’on utilise ici pour contaminer les agriles. Rappelons que l’agrile est un insecte exotique qui décime les frênes. Ce coléoptère vert émeraude vient d’Asie et mesure environ 1 cm. Il se propage en volant d’arbre en arbre. L’agrile est apparu au Québec en 2008, à Carignan sur la rive-sud de Montréal, six ans après avoir été détecté pour la première fois en Amérique du Nord, dans la région de Detroit. A Laval, sa présence a été détectée en 2012. Au Québec, plusieurs dizaines de milliers de frênes ont été abattus au cours de dernières années.
Ce projet-pilote vise à permettre à la Ville d’agir en amont et de préserver le plus de frênes possible. Plus concrètement, le Beauveria bassiana agit grâce à l’installation de pièges Lindgren, en forme d’entonnoir, dans lesquels se trouve le champignon. Il contamine tous les agriles dans les cinq à sept jours suivant leur passage dans les pièges. Ce projet permet à la ville de réaliser un double objectif : réduire les populations d’agriles tout en maintenant un couvert végétal optimal.
Pour cette première année, quinze pièges avec champignons ont été installés par l’entreprise GDG Environnement et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), de manière à permettre la contamination d’un maximum d’agriles présents dans les frênes. En remplacement des 1 500 frênes abattus à Laval depuis le début du programme de lutte contre l’agrile, la plantation de 2 000 arbres, dont 800 frênes, est amorcée. Le programme de lutte contre l’agrile du frêne a permis depuis trois ans de traiter 1 700 frênes publics au bio-pesticide TreeAzin, d’installer 247 pièges de dépistage et donc d’installer 15 pièges Lindgren.
De plus, le Centre de la nature de Laval a choisi de donner une deuxième vie aux arbres abattus. En effet, le bois coupé est transformé en planches qui sont utilisées, entre autres, à la confection de différentes structures de construction. Une initiative qui fait penser à celle de l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie qui transforme ses frênes infectés en mobiliers urbains.
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À Montréal, le nombre de frênes abattus franchira le cap des 20 000 d’ici la fin de l’année 2017. Les autorités municipales ont déjà traité 50 000 arbres avec le bio-pesticide TreeAzin qui les protège temporairement. Néanmoins la lutte contre la crise de l’agrile du frêne est un combat continu. Les arbres protégés par le bio-pesticide sont en sursis, et doivent être traités tous les deux ans.
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