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Scepticisme des Québécois: les entreprises doivent mieux communiquer

Par André-Anne Cadieux | 29 novembre 2012 | Recherche

La plus récente étude sur la consommation responsable au Québec lance un signal aux entreprises: la perte de vitesse de ce secteur serait en partie attribuable à un manque de communication.

Selon les résultats du Baromètre 2012 de la consommation responsable au Québec, dévoilés la semaine dernière, la tendance d’achat de produits et de services responsables semble en effet subir une baisse progressive depuis 2010: la consommation de produits et services "bons" pour l’environnement passe de 45,5% (en 2010) à 36,5% en 2012. Un groupe de la population fait toutefois exception à cette tendance, celui des 30-39 ans, chez qui les comportements responsables augmentent depuis trois ans (+1,2 point depuis 2010).

Parmi quelques-uns des constats de l’étude:

  • Un Québécois sur trois considère le choix d’un modèle hybride pour leur prochain achat d’automobile ; un sur quatre envisage un modèle électrique;
  • Un Québécois sur trois mentionne considérer l’achat ou la location d’un condo ou une maison écoresponsable (construits par exemple avec des matériaux écoresponsables) pour leur prochain logement;
  • L’augmentation de certains freins se fait sentir : la mention "Pas assez d’informations sur les bénéfices sociaux et environnementaux des produits/services responsables" est en croissance depuis 2010;
  • Plus de 50% des consommateurs estiment qu’il n’y a pas assez d’informations sur les certifications et autant affirment qu’elles sont difficiles à comprendre;
  • Moins de 30% des Québécois ont confiance en l’engagement des entreprises en matière de développement durable et 20% dans les publicités environnementales des produits et services.

Un autre constat plutôt paradoxal se pose du côté des jeunes: les Québécois âgés entre 18 et 29 ans ne pratiqueraient pas ou peu la consommation responsable. Pourtant, ce sont aussi les plus motivés et ceux qui ont plus confiance dans les messages des entreprises.

Le niveau de reconnaissance des labels et certifications s’avère également plutôt faible, à l’exception des certifications Energy Star, Aliments du Québec et EnerGuide, reconnues par plus de la moitié des Québécois. L’EcoLogo, lui, ne semble connu que par un peu plus du tiers des Québécois. L’étude démontre aussi que plus un label est connu plus il inspire confiance.

La majorité des Québécois peine également à citer spontanément une marque ou une entreprise responsable. Seule exception: Cascades, au premier rang des entreprises mentionnées comme responsables (par environ 8% des répondants). Les autres marques mentionnées concernent surtout des produits ménagers, telles que Biovert, Attitude ou La Parisienne.

Selon Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable et initiateur de l’étude, tous les acteurs de la consommation responsable doivent centrer leurs efforts de sensibilisation sur les hommes et les jeunes générations — les plus réfractaires. "Il est nécessaire d’offrir des produits/services responsables allant au-delà du simple attribut ‘responsable’, car un segment de consommateurs recherchent avant tout des produits ‘tendance’, à valeur ajoutée et bénéfiques à leur image sociale. Les stratégies de communication sont à revoir", dit Fabien Durif, qui recommande de travailler les emballages, ainsi que de donner de l’information précise et transparente sur les produits/services de même que sur les certifications utilisées.

L’édition 2012 du Baromètre de la consommation responsable au Québec a été réalisée par Fabien Durif et Caroline Boivin (Ph.D.), professeure à l’Université de Sherbrooke. Pour consulter le rapport, cliquer ici. Rappelons que la première édition était parue en 2010 et que la première version ontarienne a été publiée en octobre dernier (lire l’article).


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