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Potloc : "Amener les citoyens à choisir leur prochain commerçant"

Par André-Anne Cadieux | 28 avril 2015 | Entrevue

Grâce à la mobilisation des citoyens, Potloc compte d’ici quelques années contribuer à combler les quelques 2000 locaux commerciaux vacants de Montréal. Rodolphe Barrere, l’un des quatre co-fondateurs, nous explique leur solution basée sur les principes d’économie collaborative.

L’entreprise fondée il y a moins de deux ans a pour but de faciliter le maillage entre commerçants, citoyens et propriétaires de locaux commerciaux vacants. Via une plateforme web, les Montréalais peuvent voter pour le commerce qu’ils aimeraient voir ouvrir dans leur quartier (poissonnerie, fruiterie, café, spa…) en fonction des locaux disponibles, répertoriés sur le site de Potloc.

Qu’apporte Potloc au secteur du commerce de détail ?
Nous abordons le commerce de détail d’une manière participative. Nous mettons en relation les citoyens, les commerçants et les propriétaires de locaux. C’est le « trio gagnant », comme nous l’appelons. En constatant l’état du commerce de détail à Montréal –un taux de vacance des locaux commerciaux de 10% et deux tiers des commerces faisant faillite en moyenne 5 ans après leur ouverture — nous voulions apporter une nouvelle manière de faire, plus collaborative. Nous avons mis en ligne une plateforme où les citoyens peuvent voter pour le type de commerce qu’ils aimeraient avoir dans leur quartier. En votant, les citoyens nous donnent de l’information sur leur profil socio-démographique, leur pouvoir d’achat et leur localisation. C’est ce rapport statistique que les commerçants se procurent pour connaître leur future clientèle et s’adapter au besoin. Pour les citoyens, Potloc est un outil pour améliorer leur vie de quartier.

Outre la plateforme web, en quoi consiste votre démarche ?
Nous aidons les propriétaires et les courtiers immobiliers dans leur recherche d’un locataire stable, et nous accompagnons les commerçants dans le choix de la localisation et les communications. Nous animons également les zones où se trouvent des locaux à louer, en organisant des événements festifs dans la rue pour aller à la rencontre des résidents et échanger sur ce qu’ils aimeraient voir ouvrir dans leur quartier. L’année dernière, nous avons organisé six événements locaux. Cet été, nous souhaitons être sur le terrain une fin de semaine sur deux afin de rester proches des citoyens. Lorsque le commerce ouvre enfin ses portes, il peut décider de donner une récompense, par exemple un café gratuit, aux résidents qui ont voté pour lui. Cela crée un rassemblement dès le premier jour et nous permet de promouvoir le projet.

Nous travaillons énormément avec les acteurs locaux, comme les arrondissements, les sociétés de développement commercial, les associations de commerçants. Nous partageons le même objectif : que les locaux vides se remplissent. Ils nous appuient dans les communications, mettent à jour certaines informations concernant les locaux vacants. Leur collaboration est essentielle notamment pour communiquer les résultats des votes dans leurs réseaux et auprès de commerçants potentiels, ce qui maximise la portée des votes de Potloc.

Quels sont les résultats obtenus jusqu’à présent?
Six commerces ont ouvert leurs portes l’année dernière, suite à nos consultations. On compte notamment Le Café Sfouf sur la rue Ontario, la fruiterie et épicerie fine Citron que c’est bon sur la rue Fleury. À titre d’exemple, pour le Café Sfouf, 762 résidents ont voté lors d’un événement organisé sur place et 211 votes ont été soumis en ligne. Et pour l’ensemble des locaux affichés en ligne, le nombre de votes recueillis dépasse la dizaine de milliers. L’ouverture de cinq autres commerces est prévue dans les prochains mois. Nous savons aussi que la plateforme web a favorisé l’éclosion d’autres projets commerciaux, sans nécessairement solliciter nos services. Par exemple, le propriétaire du Nexus Smart Bar dans Quartier Latin, nous a confié avoir visité la plateforme de Potloc avant de démarrer son projet, pour connaître les locaux disponibles et l’intérêt des citoyens.

Il y a dix jours, nous avons mis en ligne une nouvelle version du site internet et déjà la fréquentation a plus que quadruplé. Il est maintenant possible d’associer un local vacant à un projet précis ou à une bannière. C’est une amélioration car cela donne une idée plus concrète des commerces qui cherchent un local et qui pourraient s’installer où il y a une demande. En ce sens, nous aimerions collaborer avec un maximum d’entrepreneurs et de bannières, par exemple Premières Moissons, Frite Alors!, Mamie Clafoutis. Au Québec, la plateforme se développe sans effort, avec l’ajout de nouveaux locaux dans d’autres villes, notamment de Magog, Trois-Rivières, St-Hyacinthe, Ottawa. Éventuellement, nous aimerions gagner le reste du Canada et les États-Unis, mais pour l’instant, la priorité est de faire de Montréal un véritable succès.


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