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Nonante : recycler les publicitaires au profit des ONG

Par André-Anne Cadieux | 29 mars 2007 | Entrevue

Thierry de Greef, président de l’agence de communication Nonante, nous explique son concept de recyclage des ressources humaines dont est issue cette publicité pour Oxfam Québec. Ce message, qui a été diffusé pour la première fois hier lors de la conférence « Communications et développement durable » qu’organisaient Infopresse et Novae, a en effet pu être réalisé grâce à une contribution bénévole de tous les intervenants impliqués dans la création d’un autre film. Explication.

En quoi consiste le recyclage des ressources humaines ?
Ce concept est né du constat que certains projets publicitaires réunissent de nombreuses personnes prêtes à faire beaucoup lorsqu’il est question de valeurs humaines. L’opportunité s’est présentée alors que nous avions à tourner un film corporatif pour Libellule images. Nous disposions d’un avion et d’une équipe de tournage ; nous nous sommes alors demandé s’il n’était pas possible de « recycler » toutes ces ressources afin de « doubler » le tournage à partir d’un concept créatif pensé en fonction des éléments dont nous disposions. Objectif : réaliser un film publicitaire pour une ONG, et ce de façon totalement gratuite. Ce concept de recyclage des ressources humaines permet de réaliser des publicités de très grande qualité, autrement inaccessibles pour des organisations dont les budgets sont restreints.

Concrètement, comment cela s’est-il passé dans le cas de cette publicité pour Oxfam ?
Dès le départ, il était impératif que notre client, Libellule Image, donne son aval. Nous avons alors élaboré le concept du message — sur la thématique des réfugiés – et l’avons fait approuver par notre client. Puis nous l’avons montré à tous les autres intervenants du film corporatif : producteur, monteur, preneur de son, etc. Il s’agissait de faire deux films pour le prix d’un ! On a alors multiplié toute l’organisation : chacun s’est démené beaucoup plus, pour une cause.

N’a-t-il pas été difficile de convaincre tous ces gens à travailler davantage, gratuitement ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les gens sont sensibles à ce qui se passe autour de nous. En outre, il n’y avait pas le moindre dollar à ajouter, car tout le financement était fait initialement.
En revanche, il était primordial de proposer un concept créatif fort et attrayant, auquel chacun aurait envie de contribuer. La valeur créative devait être très bonne, pour que la qualité du travail que chacun allait fournir le soit tout autant.  

Dans quelle mesure ce film s’inscrit dans votre travail de publicitaire ?
C’est la philosophie même de l’agence : dans la mesure du possible, chaque geste que nous posons doit avoir une valeur ajoutée d’ordre social ou environnemental. Il est possible d’utiliser notre créativité pour d’autres fins que simplement celle de faire du profit ; on est en droit de se donner des objectifs plus humains.
Dès que nous le pouvons — et nous nous y efforcerons le plus souvent possible — nous tentons de poser des gestes ayant une répercussion qui dépasse notre activité de publicitaires.

Ce message est le premier que Nonante réalise à partir de ce concept : comment comptez-vous poursuivre cette démarche ?
Nous voulons contribuer à des causes qui nous tiennent à coeur. Dans ce cas, il s’agit des réfugiés ; les prochains films pourraient être en lien avec la violence faite aux femmes ou l’exploitation des enfants. Il s’agit d’un principe de fonctionnement : nous voulons systématiquement demander une implication du client dans chaque mandat publicitaire qu’on nous confie.
Le changement viendra dans notre collaboration avec l’ONG : dans ce projet, nous avons saisi une opportunité de tournage, et nous avons ensuite soumis à Oxfam un film quasi final. Idéalement, nous nous efforcerons à l’avenir d’impliquer l’ONG dès la conception afin de nous assurer d’être au plus proche de sa stratégie de communication. Cela nous laissera également la possibilité de peaufiner l’idée en fonction de son positionnement.

  

Equipe :
Oxfam Québec : Lorraine Simard ; Libellule Images :  Stéphanie Lemieux ; Nonante : Direction de création : Thierry De Greef ; Rédaction (Anglais) : Jenny Bell ; Fabrique d’Images : Production : Jean-François Éthier ; Réalisation : Thierry De Greef ; Direction photo : Étienne de Massy ; Caméraman : Jordy Montblanch ; Flik Studio (Post Production) : Montage : Silvain Ledoux, Philippe Melançon ; Musique : Olivier Baier.


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