Expliquez-nous en quoi consiste votre rôle. Mon rôle à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) se décline en deux volets. D’une part, je réalise les analyses économiques dans les projets de recherche de mes collègues et d’autre part, je mène mes propres projets de recherche en économie de l’agroenvironnement. Présentement, mes projets portent sur les risques associés à l’adoption de la lutte intégrée aux ravageurs des cultures, les liens entre les pratiques agroenvironnementales et l’efficacité technique des fermes, l’étude des facteurs socio-économiques de conversion à l’agriculture biologique ou encore la mesure de l’éco-efficience en agriculture.

Qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans votre métier ? 
L’acquisition et la diffusion de connaissances dans un champ de recherche et de développement peu étudié jusqu’à présent. Il y a un fort intérêt pour en savoir plus sur les liens entre les performances économique et environnementale de l’agriculture québécoise et mes travaux visent à répondre à cet intérêt.

Quel est votre défi de tous les jours?
Définitivement, l’acquisition de données. La difficulté réside dans le fait qu’en matière de données abordant à la fois l’économie et l’environnement, les banques de données sont rarissimes ou incomplètes. En agro-environnement, cela se fait encore plus sentir. Il faut alors trouver les meilleures approches d’acquisition de données dans nos projets, soit par la voie de questionnaires ou d’entrevues en personne lorsque les banques de données requises n’existent pas.

Quel a été votre parcours pour arriver ici ?
Ma carrière en recherche est encore toute récente car depuis une vingtaine d’années, mon cheminement a été une alternance d’expériences professionnelles et de formations académiques. Cela dit, je possède aujourd’hui un baccalauréat en sciences de l’agriculture, spécialisé en économie agricole de l’Université McGill, en plus d’une maîtrise en sciences de la gestion, spécialisé en économie appliquée, de l’École des Hautes études commerciales de Montréal (HEC Montréal). Dans mes expériences professionnelles, j’ai oeuvré en journalisme agricole, dans les services-conseils en gestion et en financement agricole ainsi qu’en syndicalisme agricole.

Qu’est-ce que ça « prend » pour exercer ce métier? 
Outre la formation nécessaire au domaine de recherche qui nous intéresse, la première qualité pour travailler en recherche est définitivement la rigueur intellectuelle et scientifique. En particulier dans les domaines liés à l’environnement, les chercheurs peuvent être confrontés à des questions faisant l’objet de débats publics vifs, voire émotifs. Il est alors crucial que le chercheur fasse preuve da la plus haute rigueur intellectuelle et scientifique afin de bien éclairer ces débats.

Votre message à l’intention de la relève ?
Dans le contexte où les enjeux de développement durable prennent de plus en plus d’ampleur et que la multidisciplinarité doit jouer un rôle décisif, il est essentiel de garder un esprit ouvert et rigoureux afin d’éviter de ne voir qu’une facette du développement durable. Par exemple, en tant qu’économiste, je ne peux pas me concentrer que sur l’efficacité économique sans être attentif aux externalités environnementales et sociales. Dans un même ordre d’idées, les spécialistes des enjeux et des thèmes environnementaux et sociaux ne peuvent faire abstraction des réalités et des forces économiques. La multidisciplinarité exige des efforts importants mais peut procurer un grand enrichissement intellectuel pour ceux qui font ces efforts.

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