Suite à la nomination d’un chercheur montréalais à la direction de Future Earth, Coryell Boffy de Montréal International, à qui l’on doit l’implantation de l’organisme à Montréal, nous entretient sur ce réseau et ses retombées pour les entreprises québécoises.

Rappelons que Future Earth est un réseau international de recherche sur les changements climatiques réunissant plus de 60000 chercheurs du monde entier, lancé en 2012 lors de la Conférence Rio+20. Le professeur de l’Université Concordia, Paul Shrivastava, a été officiellement nommé à sa tête la semaine dernière.

Quels sont les atouts qui ont fait que Montréal s’est distinguée pour accueillir un des 5 pôles du secrétariat de Future Earth, avec Paris, Tokyo, Boulder (Colorado) et Stockholm?
L’une des forces de Montréal pour le projet Future Earth est la collaboration entre des institutions de recherche, le milieu universitaire (les sept universités montréalaises), une agence de développement économique (Montréal International) et les trois paliers de gouvernement. La mobilisation d’acteurs aussi diversifiés est assez rare et démontre la capacité de Montréal d’établir des partenariats. Le côté multiculturel de la ville et son ouverture sur le monde ont également été décisifs. Montréal est la ville la plus trilingue d’Amérique du Nord et elle est reconnue pour favoriser les contributions des différentes cultures et manières de faire, une qualité importante pour un programme international de recherche comme Future Earth. Le choix d’établir la direction à Montréal a probablement été motivé pour des raisons similaires. Le nouveau directeur, Paul Shrivastava, représente la jonction de plusieurs de domaines : il maîtrise les langages scientifique, institutionnel et des affaires, et cumule de nombreuses expériences internationales.

Quelles sont les retombées attendues pour Montréal et le Québec issues de Future Earth?
En plus des retombées économiques de près de 300 millions de dollars et du rayonnement international que génèrent les organisations internationales à Montréal, le développement international constitue un facteur de succès des PME d’ici. En ce sens, Future Earth représente une opportunité pour les PME et les autres entreprises de développer des réseaux de contacts internationaux. Par exemple, pour une entreprise en technologies propres, Future Earth constitue un accès à tout un bassin de chercheurs et de scientifiques à l’échelle de la planète, et ce à partir de Montréal. Il y aura également des possibilités d’échange et de partage pour qu’une entreprise contribue aux recherches de Future Earth et vice-versa, dans l’optique de développer de nouveaux produits. La venue d’une organisation comme Future Earth est une occasion d’aller chercher le meilleur de l’international et d’exporter nos meilleures pratiques.

Les autres pôles du secrétariat se trouvent dans cinq régions du monde; pourquoi avoir proposé ces villes pour aussi faire partie du secrétariat de Future Earth et quelle sera la relation entre Montréal et ces autres villes?
Lors de l’appel de projets pour accueillir le secrétariat de Future Earth, un grand nombre de villes ont manifesté leur intérêt. Montréal et les autres villes sélectionnées ont plutôt décidé de jumeler leurs candidatures, dans une volonté commune d’avoir une gestion internationale du programme de recherche. Bien que la direction de Future Earth soit basée à Montréal, la coordination du projet sera décentralisée entre les cinq villes. Il s’agit donc réellement d’un travail d’équipe. Par exemple, la division des communications, ou dans le cas d’un travail de recherche, l’équipe de travail pourrait avoir cinq membres, répartis dans les différentes villes. Cette manière de faire a l’avantage d’obtenir un travail à l’échelle mondiale et de diversifier les points de vue. En ce sens, Future Earth est présentement en discussion avec des regroupements régionaux pour élargir le partenariat, entre autres dans les régions du Moyen-Orient, de l’Afrique ou de l’Amérique Latine.