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Entremise : utiliser les espaces vacants de Montréal

Par Mickaël Carlier | 1 décembre 2016 | Ville

Alors que plusieurs bâtiments vacants ont récemment été victimes d’incendies à Montréal, un nouvel organisme, Entremise, souhaite faciliter l’usage temporaire de ce type d’édifices.

« Après ce type de désastres qui ont récemment eu lieu dans le quartier chinois et sur l’avenue du Parc, il est primordial de trouver une solution pour que cela ne se reproduise plus. Or, un grand nombre d’organisations internationales, comme le English Heritage, s’entendent pour dire que la meilleure façon de protéger les bâtiments patrimoniaux, c’est d’assurer leur occupation, même si celle-ci est temporaire ou partielle », explique Jonathan Lapalme, cofondateur d’Entremise, organisme qui a été créé en mai 2016 après avoir remporté le concours d’idées Morph.o.polis sur le thème « Reconvertir Montréal ». « Nous sommes actuellement dans un flou réglementaire autour de l’usage temporaire d’espaces vacants intérieurs. Notre objectif est de changer la perception des propriétaires de bâtiments, nous faisons d’ailleurs actuellement de la recherche afin de déployer la gamme de services idéale destinée aux propriétaires de logements vacants qui pourront à la fois assurer la sécurité de leurs propriétés tout en réduisant les coûts qui y sont associés », raconte Jonathan Lapalme.

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Des espaces institutionnels, comme des anciens bâtiments gouvernementaux, aux locaux commerciaux sur les grandes artères, en passant par le patrimoine « modeste » comme des maisons anciennes considérées comme les témoins de l’histoire de Montréal, la vacance est une problématique qui concerne tout type de bâtiment. Ces sites vacants n’ont pas seulement des conséquences patrimoniales, mais aussi socio-économiques: les bâtiments vides nuisent au dynamisme d’un quartier en diminuant son activité, de même que sa valeur économique et commerciale. Une recherche de l’Université d’Édimbourg sur les logements vacants a démontré que ces derniers peuvent faire baisser la valeur des propriétés occupées avoisinantes d’environ 18%.

gare

La gare de Westmount, vacante depuis 1999.

« C’est une problématique sur laquelle je travaille depuis plusieurs années puisque j’ai réalisé un documentaire sur la crise du logement à New York, dans lequel il était beaucoup question d’espaces vacants et de populations vulnérables qui n’arrivaient pas à se loger. Il est intéressant de souligner que c’est un problème qui existe presque partout en occident, chaque grande ville fait face à ce type de problème. » Une réalité qui s’applique également à la grande région de Montréal où 30,7 % des ménages locataires, soit plus de 210000 personnes, éprouvent des difficultés d’accessibilité financière au logement. Or, selon le Service de sécurité Incendies de Montréal, le nombre d’immeubles abandonnés s’élevait à 500 en 2009. « Néanmoins, il ne s’agit pas uniquement d’une question de logement, les besoins en espace abordables se font aussi ressentir pour les artistes, les organisations culturelles et communautaires ainsi que les entreprises d’économie sociale en démarrage. »

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L’Hôpital Royal Victoria, vacant depuis 2015.

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À Montréal, seul l’arrondissement Ville-Marie donne un accès public à ses données en matière de bâtiments vacants, via le portail des données ouvertes de la Ville de Montréal. L’arrondissement du Plateau Mont-Royal, quant à lui, a mis à disposition une liste non-exhaustive. Dans ces deux arrondissements seulement, sur un total de 19 arrondissements, on dénombre plus de 65 bâtiments vacants. Jonathan Lapalme explique que pour le moment la ressource publique la plus facile à utiliser pour rendre compte de cette réalité est la plateforme H-MTL d’Héritage Montréal qu’il a aidé à façonner. Celle-ci permet aux Montréalais de créer collectivement un radar des lieux vulnérables et d’agir pour leur préservation. Les données répertoriées dans ces diverses ressources répertorient uniquement les bâtiment entièrement vacants, et ne prennent donc pas en compte ceux qui le sont partiellement.

* Photo de Une : le bâtiment de la forge Cadieux, vacant depuis 1980. (crédit photo: Jean-François Séguin, Héritage Montréal)


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